RDC : Mgr Marini Bodho favorable à la révision de la constitution

Mgr Marini Bodho, président national de l’Eglise du christ au Congo (ECC), le 3 mars à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Le chef de l’Église du Christ au Congo (ECC) est favorable à la révision des articles “verrouillés” de la Constitution de la RDC. Mgr Marini Bodho s’est exprimé mercredi 6 août à Kinshasa lors de l’ouverture du synode national de cette confession religieuse. Cette réunion a notamment pour objectif d’examiner les amendements des textes légaux pour donner des nouvelles orientations à cette Église.

« Parfois on parle de certains articles qui sont bloqués, on ne peut pas les toucher. Mais là, nous sommes en train de museler la population qui est souveraine. Acceptons notre faiblesse. Ne pas bloquer le développement d’une société qui évolue », affirme le président national de l’ECC.

La question de la révision constitutionnelle divise l’opposition et la majorité présidentielle. La controverse se situe autour de l’article 220 qui, dans sa forme actuelle, empêche Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.

Les évêques catholiques, eux, s’opposent à l’éventualité d’un autre mandat du président Kabila au-delà de l’actuel qui coure jusqu’en 2016.

L’opposition refuse elle aussi qu’on touche à cet «article verrouillé» de la constitution. Elle a même adressé un mémorandum à ce sujet au président américain Barack Obama dont l’administration encourage les présidents africains à ne pas rester au pouvoir en violation des constitutions de leurs pays.

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« Notre constitution a déjà fait plus de 10 ans. Vous savez, une société n’est pas statique, la chaîne est mobile, dynamique et se doit de se conformer à des moments bien précis », estime Mgr Marini Bodho.

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Le président national de l’ECC pense par ailleurs que le calendrier des élections municipales, urbaines et locales publié par la Ceni répond à l’exigence démocratique, celle de rendre le pouvoir au peuple avec l’élection à la base.

« Ce que la Ceni avait fait à mon avis dans ce calendrier on voulait récupérer les reliquats des choses qui n’ont pas été faites dans les années passées. On a organisé presque deux fois les élections, donc on est resté avec une démocratie élitiste. C’est-à-dire seulement là en haut et puis la population rien. Donc, maintenant, il faut commencer par le bas », a ajouté Mgr Marini Bodho.

D’après lui, les élections locales peuvent faire surgir des difficultés qui peuvent être résolues en modifiant certaines dispositions de la constitution.

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