Kinshasa: un collectif d’avocats dénonce les «tortures» infligées au député UNC Ewanga

Le secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Jean-Bertrand Ewanga lors d’un meeting de membres de l’opposition congolaise le 4/8/2014 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le cabinet d’avocats Kabengela Ilunga dénoncé, samedi 16 août, la torture morale infligée par le parquet général de la République au secrétaire général de l’Union de la nation congolaise (UNC), le député Jean-Bertrand Ewanga, placé en «résidence surveillée» dans un hôtel de Kinshasa depuis  une semaine. Le Procureur l’accuse d’avoir tenu des propos outrageants à l’endroit du chef de l’Etat lors d’un meeting de l’opposition.  M. Ewanga «ne peut manger et boire que pour un total de 30 dollars américains» et est obligé d’alimenter ses douze gardes, a décrié ce cabinet d’avocats.

«Mon client [Jean-Bertrand Ewanga] n’est pas en résidence surveillée. Il est en résidence imposée. Le parquet n’a pas exécuté l’ordonnance de la Cour suprême de justice plaçant mon client en résidence surveillée. Résidence surveillée veut dire [le concerné] est chez lui. Il ne peut pas sortir de chez lui. Et la résidence est gardée par les forces de l’ordre», a déclaré Me Kabengela Ilunga au cours d’un point de presse samedi à Kinshasa.

L’avocat a par ailleurs dénoncé les tortures imposées à son client à l’hôtel Invest:

«Il est gardé par des policiers de la prison, des policiers commis par le commissaire provincial Kanyama, des agents de l’ANR [Agence nationale des renseignements], des agents de la garde républicaine; en tout: douze. Et non seulement ça, on lui a consigné qu’il ne peut manger et boire que pour un total de 30 dollars américains. Ce sont des tortures

En plus, les agents de sécurité commis à la garde M. Ewanga, «on ne les nourrit pas. Mon client est obligé de nourrir les agents qui le gardent. Jusqu’où iront les tortures par les agents de l’Etat dans notre pays ?», interroge Me Kabengela.

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Le secrétaire général de l’Union de la nation congolaise avait été jugé en flagrance mardi 5 août à Kinshasa et placé à la prison de Makala. Les juges de la Cour suprême de justice avaient suspendu son procès et ordonné qu’il soit assigné à résidence. Le ministère public l’accuse d’avoir traité le président Kabila de «voleur et Rwandais» lors d’un rassemblement de l’opposition tenu la veille dans l’est de la capitale de la RDC par les partis opposés à la révision constitutionnelle.

Depuis vendredi 8 août dans la matinée, il est en résidence surveillée à l’hôtel de presse Invest, à proximité de la télévision nationale (RTNC).

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