Loi électorale: paralysie des activités à Mbuji-Mayi

Le Boulevard Laurent Désiré Kabila dans la Commune de Diulu, ville de Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental).

Des activités ont tourné au ralenti, jeudi 22 janvier, à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental. A la base, le renforcement de dispositif sécuritaire dans les endroits stratégiques de la ville en vue de dissuader des éventuels manifestants contre la loi électorale, en examen depuis quelques jours au Sénat, à Kinshasa.

Dans les principaux marchés, des vendeurs n’ont pas étalé leurs marchandises. Les écoles qui avaient ouvert tôt le matin ont par la suite renvoyé les élèves et les bureaux de la plupart des services de l’Etat n’ont pas ouvert.
En début d’après-midi, la tension est retombée mais les activités sont demeurées timides. Des jeunes gens, visiblement des enfants de la rue, qui tentaient de se rassembler sur le boulevard Laurent M’zée Kabila, ont été dispersés par des coups de feu qui ont retenti dans le voisinage.
Dans la station-service «Engen», la police anti-émeute a piqué ses éléments.
Au grand marché Bakwa Dianga de la commune de Dibindi, des groupes de personnes observaient les patrouilles motorisées des forces de l’ordre et  à Kalala wa Nkata, à l’Ouest de la ville, la situation était la même.

Au Rond-point Mama Yemo, un important dispositif policier était déployé pour empêcher les étudiants de l’Université de Mbuji-Mayi, qui se trouvent à l’autre extrême, de joindre le centre-ville.

L’ISP, l’université officielle de Mbuji_Mayi, l’ISTM Mbuji_Mayi, toutes ces institutions d’enseignement supérieur ont renvoyé leurs étudiants. Le transport en commun n’a pas eu sa fréquence habituelle.
Quelques conducteurs disent avoir essuyé des jets de pierre dans certains quartiers de la ville.
Dans un message adressé sur les ondes d’une radio de la place, le gouverneur Alphonse Ngoy Kasanji a appelé la population au calme :
«Je ne veux pas qu’on aille dans la rue pour verser le sang des Kasaiens. J’appelle toute la population marchande à ouvrir les activités. J’exhorte les chefs des partis politiques à la retenue».