Katanga : les creuseurs se plaignent de ne pas profiter de l’exploitation minière artisanale

Des creuseurs dans une mine artisanale de cassitérites, Sud Kivu, 2006.

Les journées minières de la RDC seront organisées à la fin du mois de janvier à Lubumbashi. Les participants vont faire l’état des lieux du secteur minier industriel. Mais au Katanga, ce sont les creuseurs artisanaux qui se plaignent le plus de leur secteur. Cette province compte une cinquantaine de coopératives minières, chacune basée dans une zone artisanale créée par le ministère des Mines.

Plus de cinq ans après la création de ces zones minières, les conditions de vie des creuseurs artisanaux ne se sont pas améliorées, observe Gerard, un creuseur de la carrière de Mbola.

« Moi qui vous parle, j’avais vendu ma maison dans l’espoir que j’irai travailler à la mine et j’aurai beaucoup d’argent. J’en suis sorti bredouille », regrette-t-il, indiquant que la carrière où il travaillait « a été arrachée aux exploitants artisanaux ».

Pour Ngoy Mujinga, président de la Coopérative minière Madini Kwa Kilimo, si l’exploitation artisanale ne permet pas aux creuseurs de vivre décemment, la responsabilité incombe à l’Etat. A son avis, le gouvernement devrait accorder aux coopératives des titres miniers.

« Aujourd’hui, il n’y a aucune coopérative au Katanga qui dispose d’un titre minier. Le titre vous donne tous les atouts pour négocier avec les investisseurs à force égale », plaide-t-il.

Le président de la société civile du Katanga, Jean-Pierre Muteba, regrette que les coopératives minières n’aient pas réussi à faire émerger une classe moyenne au Katanga. Il propose l’organisation des journées minières pour le secteur artisanal.

« Aujourd’hui, nous avons deux millions de jeunes dans le pays qui sont dans l’artisanat mais qui ne gagnent pas grand-chose.  Ce sont les intermédiaires et les entreprises qui gagnent toujours. Il faut qu’on s’organise », déclare-t-il.

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