Relance de la MIBA : le gouvernement adopte un plan de redressement de 70 millions USD

Le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, a présenté un plan de relance pour la Société minière de Bakwanga (MIBA) lors du Conseil des ministres tenu à Kinshasa le vendredi 23 août. Ce plan de relance, qui sera financé à hauteur de 70 millions de dollars, a été validé par le gouvernement, afin de relancer cette entreprise autrefois pilier de l'industrie minière congolaise.

Parmi les priorités mentionnées dans ce plan de relance figurent la certification des réserves minières, essentielle pour attirer les investisseurs et assurer la pérennité des activités. Il y a également sécurité des concessions, souvent menacées par des exploitations illégales. En plus, des investissements substantiels devraient être orientés vers l'amélioration des infrastructures de production, peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres.

Le plan de relance met également l'accent sur une gestion rigoureuse des charges du personnel, accompagnée d'un suivi-évaluation permanent pour garantir une exécution efficace des stratégies mises en place. D'autres investissements viendront compléter ces efforts, afin de renforcer les équipements et infrastructures nécessaires au redressement de la MIBA.

La mise en œuvre de ce plan nécessite un financement de 70 millions de dollars américains. Cet investissement permettra à la société de monter en puissance d'ici 2026, avec des prévisions de production annuelle de plus de 2,4 millions de carats, pour un chiffre d'affaires estimé à près de 59 millions de dollars.

Pour soutenir cette relance, le ministre du Portefeuille a recommandé une série de mesures urgentes. Il a sollicité une intervention financière de l'État, actionnaire majoritaire, dont les modalités seront définies en collaboration avec les ministères des Finances et du Portefeuille. La restructuration des dettes de la MIBA a également été envisagée, pour alléger le fardeau financier qui pèse sur l'entreprise.

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Reprise des combats entre le M23 et les Wazalendo dans le Rutshuru

Une accalmie relative règne ce samedi 3 août dans la partie Est du chef-lieu du territoire de Rutshuru, après une journée d'affrontements entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, et les milices Wazalendo. Ces combats ont eu lieu vendredi 2 août, sur la route Kiwanja-Ishasha, dans la chefferie de Bwisha, alors qu'une trêve humanitaire de 15 jours, initiée par les États-Unis d'Amérique, a expire le 3 août au soir.

Des sources rapportent que plusieurs villages du groupement Binza sont passés sous le contrôle des rebelles du M23. Parmi ces villages, figurent notamment Ngwenda, Nyabanira, Kasave, Kiseguro, Katwiguru, et Kisharo, situés entre 15 et 30 km de la cité de Kiwanja, sur la route Kiwanja-Ishasha. Ces nouveaux villages occupés viennent s'ajouter à une liste déjà longue de localités passées sous le contrôle du M23 dans le territoire de Rutshuru.

Les affrontements ont débuté tôt le matin de vendredi  2 août lorsque les rebelles du M23 ont lancé des attaques contre les positions des Wazalendo. Les combats ont duré presque toute la journée, provoquant le déplacement de dizaines de ménages. Un habitant de Kisharo, joint ce 3 août dans la matinée, a confirmé l'accalmie actuelle et a mentionné le retour de quelques déplacés.

Des sources locales font état d'une dizaine de morts et plusieurs blessés parmi les civils. Les blessés ont été transférés à l'hôpital de Nyamilima pour y recevoir des soins. Ces combats se sont déroulés un jour avant la fin de la prolongation de la trêve humanitaire, décrétée par les États-Unis, pour permettre le retour des déplacés dans leurs milieux d'origine et faciliter l'accès humanitaire pour une éventuelle assistance.

Les gouvernements de la RDC et du Rwanda, sous la médiation de l'Angola, ont convenu le 30 juillet dernier d'un cessez-le-feu dans l'est de la RDC, prévu pour entrer en vigueur le 4 août à minuit.

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Nord-Kivu : conditions de détention difficiles dans les prisons de Beni et Butembo

Les détenus des prisons de Beni et Butembo, situées dans la province du Nord-Kivu, sont détenus dans des conditions déplorables, a constaté un reporter de Radio Okapi. Depuis une année, ces deux établissements pénitentiaires, Kakwangura à Butembo et Kangbayi à Beni, enregistrent de nombreux décès parmi les détenus.

La prison Kakwangura de Butembo, conçue pour accueillir 250 détenus, en héberge actuellement 1 346. Parmi eux, seuls 151 ont été condamnés, tandis que la majorité attend leur jugement depuis plusieurs mois, victimes de la lenteur judiciaire. Maître Muhindo Wasivinywa de l’ONG locale Réseau pour les droits de l’homme décrit des conditions de vie difficiles : « Il y a des détenus qui passent la nuit dans des toilettes et douches, malheureusement c’est dans ces lieux qu’ils sont contaminés par plusieurs maladies. Ce qui serait même à la base de plusieurs cas de décès. »

La situation n'est guère meilleure à la prison Kangbayi de Beni, qui héberge 1 204 pensionnaires en détention préventive et 218 condamnés, alors que sa capacité d’accueil est également de 250 personnes. Les détenus souffrent de malnutrition et de problèmes respiratoires.

Depuis le début de l’année, au moins 45 détenus sont décédés dans la prison Kakwangura de Butembo, et une dizaine d'autres à la prison Kangbayi de Beni. Les causes de ces décès sont souvent liées à la malnutrition, aux maladies contagieuses et à une absence de soins médicaux adéquats. Le surpeuplement aggrave la situation, rendant les conditions sanitaires désastreuses.

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Beni : trois journées ville morte décrétées après le massacre de Oicha

La société civile de la commune rurale d’Oicha, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, a décrété trois journées ville morte à compter de ce dimanche 28 juillet. Cette décision fait suite aux récentes attaques des ADF (Forces démocratiques alliées) qui ont coûté la vie à plus de 90 civils dans le groupement de Babila-Bakaiku.

Isaac Kavalami, président de la société civile locale, a indiqué que cette initiative vise à interpeller les autorités et leurs partenaires internationaux sur l'ampleur des violences dont les civils sont victimes dans la région :

« La morgue de Oicha a reçu, en deux jours, 30 corps de nos paisibles populations égorgées, tuées, massacrées par les présumés ADF. Et au-delà de ça, il y a plusieurs autres personnes qui ont été tuées. Le bilan d’une semaine est de plus de quatre-vingt-dix personnes qui ont perdu la vie », a déploré Isaac Kavalami.

Il s'interroge ensuite sur ce qu'il perçoit comme une indifférence face à la souffrance des habitants de Beni :

« Et là, on se demande s'il y a quelqu’un qui écoute la souffrance de la population de Beni ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui sait que des gens meurent ici ? Faudra-t-il dire que nous sommes tellement naïfs pour que les ADF nous maltraitent pendant plus de dix ans ? Faut-il dire que nous n’avons plus de forces, que nous sommes tellement faibles pour que les gens continuent à mourir à ce niveau ? »

Isaac Kavalami conclut en expliquant la décision de la société civile de décréter trois jours de ville morte :

« C’est pour cela que nous avons décidé de respecter ces trois jours de ville morte, pour rehausser notre voix, pour que les gens nous écoutent ; que nous souffrons, que des personnes sont tuées et égorgées innocemment. C’est pour cette raison que nous demandons à toute la population de la commune de respecter ces trois journées de ville morte pour faire entendre notre voix. »

Ces trois journées ville morte visent à alerter sur la situation sécuritaire dans la région, en espérant une réaction des autorités et de la communauté internationale pour mettre fin à ces massacres récurrents.

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Beni : accalmie observée dans la chefferie de Bashu

Depuis environ six mois, la chefferie de Bashu, dans le territoire de Beni, connaît un calme relatif. Les activités socio-économiques ont repris dans toutes les localités. La population déplacée vers les villes de Butembo et de Beni regagne progressivement ses champs. Même les champs éloignés, où les opérations militaires conjointes des forces congolaises et ougandaises continuent, sont cultivés à nouveau. Ces opérations militaires visent les djihadistes de l'ADF, responsables de massacres de centaines de civils pendant plusieurs années dans la région.

Cette accalmie est attribuée à une vigilance accrue et à la confiance de la population dans les opérations militaires conjointement menées par les armées congolaise et ougandaise. Saddam Patanguli, un des leaders communautaires de la chefferie des Bashu, explique les raisons de ce calme retrouvé :

« Cette accalmie se justifie par la confiance que la population a accordée aux opérations conjointes entre l’armée congolaise et l’armée ougandaise. Elle est également le résultat de nombreuses séances de sensibilisation menées par les leaders d’opinion pour rapprocher les populations civiles de ces forces armées à travers les relations civilo-militaires. Grâce à cela, certains habitants commencent à regagner leurs champs, ce qui est une bonne chose. Cependant, il reste beaucoup à faire. L’ennemi est malin, et cette accalmie ne doit pas nous faire oublier tout ce que nous avons traversé. La vigilance est donc de mise malgré cette période de calme. Il nous faut redoubler d’efforts pour consolider cette accalmie. »

Les leaders communautaires continuent d’appeler la population à rester vigilante face aux défis sécuritaires persistants. Ils soulignent l'importance de maintenir et de renforcer les efforts pour garantir une paix durable dans la région.

 

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64ème anniversaire de l'Indépendance : Moise Katumbi s'interroge sur la pertinence des célébrations

Alors que la République démocratique du Congo célèbre le 64ème anniversaire de son indépendance, l'opposant politique Moise Katumbi a exprimé des réserves quant à l'opportunité de célébrer cette date historique. Dans un message vidéo diffusé le samedi 29 juin, Moise Katumbi a critiqué la situation actuelle du pays, mettant en avant les souffrances endurées par les Congolais, notamment ceux de l'Est, victime des conflits armés.

Dans son message, l'opposant rappelle que le pays est plongé dans une crise économique et sociale majeure. Alors que les scandales de corruption et les détournements de fonds publics se multiplient, les infrastructures sont en ruine, et les citoyens manquent de services de base tels que l'eau potable et l'électricité, dénonce Moise Katumbi :

"Le Congolais est devenu mendiant dans son propre pays. Le Congolais n'a plus de routes, n'a plus d'électricité, de l'eau potable.", égrène le leader du parti d'opposition "Ensemble".

Pendant que l'Est de la RDC est affecté par des conflits armés incessants, le groupe rebelle M23, soutenu par l'armée rwandaise, poursuit sa progression dans le Nord-Kivu, entraînant des affrontements et leur lot de pertes en vies humaines, Moise Katumbi exprime son désarroi :

"Mes frères et soeurs sont en train d'être tués tous les jours dans l'Est du pays.", dénonce l'ex gouverneur du Katanga, candidat malheureux à la dernière présidentielle.

Face à cette situation, l'opposant appelle à la mobilisation :

"Nous devons tout faire, comme le pape Jean-Paul II l'avait dit : n'ayez pas peur. Nous allons nous mettre ensemble pour que cette situation change."

Dans son message, Moise Katumbi rappelle l'esprit et la détermination des pères de l'indépendance de 1960, soulignant leur amour pour le pays. Cependant, il se questionne sur la pertinence de célébrer le 30 juin dans le contexte actuel :

"Aujourd'hui je me pose la question de savoir si nous devons encore fêter le 30 juin", s'interroge l'opposant.

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