Jean-Lucien Bussa : « L’Abbé Malu Malu est à la base de la crise des institutions en RDC »

Jean Lucien Busa, Secrétaire général adjoint du MLC, 12/04/2010 à Kinshasa.

Le président du Courant des démocrates rénovateurs (CDER), Jean-Lucien Bussa estime que le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’Abbé Apollinaire Malu Malu est à l’origine de la crise des institutions de la République démocratique du Congo. Dans un entretien accordé samedi 10 mai à Radio Okapi, cet opposant se dit étonné que la Ceni continue de travailler alors que « tout le monde décrie le processus [électoral] en cours ».

« Monsieur Malu Malu est à la base, à l’origine de la crise ou de l’instabilité des institutions. Pendant que tout le monde est entrain de décrier le processus [électoral], y compris la communauté internationale qui demande le respect du processus constitutionnel, monsieur Malu Malu continue [de travailler] comme si de rien n’était », soutient Jean-Lucien Bussa.

Le député Bussa se dit convaincu que si l’Abbé Malu Malu et son équipe décident de « régler le problème de légitimité des sénateurs et députés provinciaux et programment en priorité et rapidement les élections provinciales », tout le monde va soutenir la Ceni.

« Si ce soir, ils nous disent en 2016 nous avons les élections présidentielles pour doter le pays d’un nouveau président de la République, le débat est clos. Si ce soir il est clair que le calendrier projeté pour 2016 ne propose pas la modification de la constitution, je vous dis que, et l’opposition et la majorité, je pense, et le peuple congolais, tous, vont soutenir la CENI à pouvoir faire son travail », a souligné Jean-Lucien Bussa.

Entre temps, le président du CDER appelle les partis politiques de l’opposition à faire front pour mettre un terme à la dérive dans laquelle la Ceni plongerait le processus électoral.

Jean-Lucien Bussa estime que la classe politique de l’opposition détiendrait la clé pour stopper la démarche de la CENI qui pousserait à la révision de la constitution, en retirant ses délégués de la Ceni.

Le débat est vif en RDC sur la question de la révision constitutionnelle, notamment l’article 220 qui limite à deux le mandat du président de la République. Pour l’opposition, cet article ne devrait pas être modifié.

Certains membres de la majorité présidentielle soutiennent le président Joseph Kabila et sa classe politique n’ont pas l’intention de modifier cet article, alors que d’autres, dont des cadres du PPRD-le parti présidentiel-soutiennent que cet article peut être revu pour permettre au président de la République de briguer un autre mandat.

En visite samedi et dimanche 4 mai en RDC, John Kerry a recommandé le respect strict de la Constitution. Ces propos du secrétaire d’Etat américain avait été différent interprété dans l’opposition que dans la majorité.

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