Les responsables de la société Fezuta ont appelé vendredi 2 mars à l’intervention des autorités congolaises pour faire exécuter la décision rendue il y a deux ans par le tribunal de grande instance de Kisangani, ordonnant le délogement d’une partie des habitants du quartier Minzoto dans la commune Mangobo. Ces derniers occupent sa concession, où elle compte installer une usine de production d’huile végétale.
Bien qu’ayant obtenu gain de cause en justice, la société Fezuta se plaint de n’avoir pas recouvré ses droits dans le conflit qui l’oppose à certains habitants de Minzoto. Elle devrait, aux termes de cette décision judiciaire, rentrer en possession de sa concession où elle compte installer une usine de production d’huile végétale. Selon les responsables de cette société, le projet est évalué à dix millions de dollars américains.
Cet investissement risque d’être compromis puisque la population ayant construit dans sa concession résiste à l’opération d’expulsion initiée par le tribunal de grande instance de Kisangani, deux ans après avoir rendu son jugement dans cette affaire.
Jeudi, lors de cette opération, la population concernée s’est révoltée. Joseph Nzogu, gérant de la société Fezuta, appelle à l’intervention des autorités compétentes.
«Nous sommes bloqués par la non-exécution de cette décision, pour continuer notre investissement en cours. Nous ne pouvons que faire recours aux autorités politico-administratives pour qu’elles protègent cet investissement et surtout les expatriés qui sont là pour mettre en œuvre cet investissement», a-t-il déclaré.
De leur côté, les habitants prétendent être les premiers occupants de ce site. Ils souhaitent que leur délocalisation soit mieux négociée.
«Ils sont venus brusquement pour nous déloger, sans même nous prévenir ! Ils ont créé du désordre en expulsant les gens de leurs maisons. Et après, quand nous l’avons constaté, nous avons résisté. S’ils négocient bien, nous ne ferons rien», a déclaré un de ces habitants sous anonymat.
Malgré la décision de la justice en sa faveur, la société Fezuta avait tout de même accepté de remettre des tôles aux occupants de cette concession ; à condition que le gouvernement leur octroie un nouveau site. Ce que les autorités provinciales n’ont pas encore fait.