Lancement de la campagne contre l’exploitation économique des enfants à Beni

La division des Affaires sociales, en collaboration avec plusieurs structures engagées dans la protection de l’enfance, a lancé ce vendredi 23 mai à Beni, chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu, une campagne de lutte contre l’exploitation économique des enfants.

Durant cette campagne, des équipes parcourront les différents quartiers de la ville afin d’identifier les lieux où les enfants sont exploités à des fins économiques, notamment par le biais de la mendicité forcée. Les autorités souhaitent ainsi combattre le phénomène des enfants mendiants et d’autres mineurs en conflit avec la loi.

Dans un mémorandum lu et remis au maire de la ville, Alex Kighoma, le responsable de la division des Affaires sociales à Beni a souligné que certains enfants sont contraints d’abandonner l’école pour être exploités, notamment par des groupes armés.

Il a également évoqué les nombreux risques auxquels sont exposés ces enfants vulnérables qui errent dans les rues, tels que les accidents de la circulation, les violences (dont les viols et enlèvements), la consommation précoce d’alcool fort, ainsi que le recrutement forcé au sein des groupes armés.

Par ailleurs, certains enfants conduisent des motos et des tricycles au péril de leur vie, sans maîtriser le code de la route. Cette situation motive le plaidoyer suivant :
« À travers le transport par motos triporteurs, certains enfants abandonnent l’école pour être exploités par des groupes armés. Ces enfants sont exposés à de nombreux dangers et contribuent également à l’insécurité routière en raison de leur méconnaissance du code de la route. Nous recommandons aux autorités de traquer tous les engins conduits par des enfants, ainsi que ceux où ils sont utilisés comme « pousseurs », afin que les responsables soient poursuivis en justice dans l’intérêt supérieur des enfants. »

Le mémorandum souligne également que le commerce ambulant, pratiqué par des enfants sillonnant la ville jusque tard dans la nuit, les expose au viol, à l’enlèvement, à la consommation d’alcool fort et au recrutement par des groupes armés.

La division et ses partenaires appellent les autorités urbaines à prendre toutes les mesures nécessaires pour décourager l’exploitation et les abus envers les enfants sur l’ensemble du territoire de la ville.

Enfin, Alex Kighoma précise que les enfants en rupture familiale se livrent parfois au vol et représentent une menace pour les usagers des routes. Il appelle à des sanctions contre les récidivistes, qui devront répondre de leurs actes devant le tribunal pour enfants. Il recommande également que ces enfants soient pris en charge par la police de protection de l’enfance, où ils pourront être entendus et aider à retrouver leurs parents, afin que ces derniers assument leurs responsabilités.

 

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