En marge de la journée internationale de lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année, les femmes de la société civile de Kinshasa ont organisé 16 journées de réflexion et de sensibilisation, rapporte radiookapi.net
Cette campagne a clos ses travaux ce jeudi. L’un des objectifs était, selon les organisatrices, de faire appliquer la loi adoptée le 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles.
Soulignant que les violences sexuelles constituent un frein pour le développement, les femmes de la société civile ont, entre autres, recommandé aux magistrats d’en finir avec l’impunité dont jouissent les auteurs des violences faites aux femmes.
De son côté, Mme Mujinga Bimansha, présidente du tribunal de grande instance de Matete et vice-présidente de l’Association des femmes magistrats, estime qu’il faut au préalable doter le pouvoir judiciaire des moyens conséquents. « Les cours et tribunaux ainsi que le parquet n’ont pas de frais de fonctionnement conséquents. Le magistrat du parquet peut requérir un médecin. En principe c’est le pouvoir judiciaire qui doit payer la prime ou les honoraires de médecins. Les victimes elles-mêmes prennent, des fois, ces charges. Quand elles n’ont pas d’argent et qu’il y a une plainte [d’une victime d’un cas de violence sexuelle], à ce moment là, le magistrat se trouve dans la difficulté de pouvoir établir la culpabilité », a-t-elle expliqué. rn« Il faut obligatoirement que le pouvoir public dote la justice des moyens susceptibles de lui permettre de travailler efficacement. C’est bien bon de crier à l’impunité, mais le magistrat travaille dans les conditions très difficiles. Moi je suis au tribunal de grande instance de Matete, depuis pratiquement une année. Nous n’avons pas de courant, il n’y a pas de papiers, pas de véhicule pour se rendre à la prison de Makala [CPRK], afin de pouvoir faire accélérer les instructions des dossiers [relatifs aux violences sexuelles] », a souligné la présidente du tribunal de grande instance de Matete.