Le Potentiel : « Le discours de Kabila sera déterminant »

Le président Joseph Kabila Kabange prononçant son discours sur l’état de la nation le 15/12/2012 à Kinshasa, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du mercredi 28 août 2013

L’annonce de la date du début des concertations nationales fait la une de la plupart des journaux parus ce mercredi à Kinshasa. Ces assises vont débuter le 4 septembre prochain.

Si d’entrée de jeu, écrit le Potentiel, le chef de l’Etat aborde de front toutes les questions, même celles qui fâchent, il libérera les énergies.

Mais si, d’aventure, prévient le confrère, Kabila s’agrippe aux positions classiques, les lignes risquent de se figer, jusqu’à ôter à ces assises toute leur substance. Son discours inaugural sera donc déterminant en termes d’orientation, de rassurance et d’espoir pour la sauvegarde de la cohésion nationale face à la menace de balkanisation du pays, fait remarquer le Potentiel.

De l’initiateur des concertations nationales, écrit encore le quotidien, la Nation attend des options clairement levées dans le sens de rassurer sur la volonté et la détermination de venir à bout de la guerre en assurant à la RDC la victoire tant souhaitée sur les groupes armés, particulièrement le M23.

Pour le Potentiel, les concertations nationales offrent au chef de l’Etat l’opportunité de livrer le fonds de sa pensée sur le mandat présidentiel de manière à donner l’exploration des voies de sortie évitant la violation  de la Constitution.

La Prospérité indique, pour sa part, que ces assises qui vont bientôt ouvrir leurs  portes s’annoncent bouleversantes dans la mesure où les résolutions qui y seront prises  auront une force politique qui peut secouer  les institutions en place.

Du coup, commente le journal, en dépit de règles de  jeu déjà tracées par la Constitution, la survie des institutions ne pourrait tenir que d’un fil. Surtout lorsqu’il s’agit de privilégier l’intérêt suprême de la nation qui, par ailleurs, est constamment menacé par le spectre de la balkanisation ponctué des déchirements internes.

La logique, d’après le souhait du Chef de l’Etat, reste celle  de parvenir à rabibocher le tissu national lézardé tant par des rebellions que des dissensions politiques internes.

Mais le journal prévient également que le déroulement des concertations nationales risque de perturber quelque peu le calendrier parlementaire. Le début de la session de septembre de l’Assemblée nationale étant fixé au 15 septembre.

Pour le député Baudouin Mayo de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Kamerhe, cité par le quotidien, les concertations vont certainement «déranger» les travaux de la session budgétaire.

Au sujet du chevauchement des calendriers, l’Avenir note deux propositions pourraient permettre de l’éviter. A en croire le quotidien, certains proposeraient d’aller contre la Constitution, en repoussant la cérémonie d’ouverture de la session budgétaire du Parlement pour permettre aux députés et sénateurs prenant part aux Concertations nationales d’assister à cette cérémonie.

D’autres pensent que la cérémonie d’ouverture aura lieu le jour voulu par la Constitution. Et les travaux proprement dits ne pourront démarrer qu’après les Concertations.

Sur un tout autre sujet, le même journal revient sur la tension diplomatique entre le Rwanda et la Tanzanie. L’Avenir indique que les deux pays sont à couteaux tirés.

Tout a commencé fin mai, au cinquantenaire de l’Union africaine à Addis-Abeba, rappelle le journal.

Irrité de l’instabilité chronique dans la région des Grands Lacs, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, conseille à ses homologues de RDC, Joseph Kabila, d’Ouganda, Yoweri Museveni et du Rwanda, Paul Kagamé, de négocier avec les rebelles qui les combattent.

Un affront pour Kigali qui considère la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme des génocidaires en fuite, avec lesquels tout dialogue est exclu.

Sur le moment, fait remarquer le confrère, le président rwandais s’est muré dans le silence, laissant sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, dénoncer une “aberration”. Mais les deux chefs d’État ont échangé depuis des propos d’une violence inédite, à coups de sous-entendus et d’invectives plus directes.

Le 30 juin, écrit encore le quotidien, Paul Kagamé avertit ceux qui lui “conseillent de négocier avec les FDLR” : au moment opportun, “je vous frapperai” car “il y a des lignes rouges à ne pas franchir”.

Sans citer de noms, rappelle encore le journal, Jakaya Kikwete réplique en promettant de “sinistres conséquences” à quiconque attenterait à l’intégrité territoriale de son pays et rappelle le sort réservé au dictateur ougandais Idi Amin Dada, renversé en 1979 par une contre-offensive tanzanienne, après une incursion de l’armée ougandaise en Tanzanie.