L’Avenir : « Kagame n’a pas d’autre choix que d’accepter les FDLR »

Les rebelles FDLR qui ont fait leur reddition à la SADC dans un camp apprêté par la Monusco près de sa base à Kanyabayonga, Nord-Kivu, le 5 Juin 2014. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Revue de presse du jeudi 3 juillet 2014

L’Avenir consacre sa une ce jeudi à la question des FDLR. Le journal s’intéresse à la réaction rwandaise au désarmement volontaire de deux cents rebelles rwandais dans les provinces congolaises du Nord et Sud-Kivu.

Le quotidien rapporte qu’au cours d’une conférence de presse à Kigali, le président rwandais Paul Kagame s’est dit « dégoûté » par la manière dont les FDLR sont traités.

Il répondait à une question concernant le transport jusqu’à Kinshasa, par l’ONU, du président par intérim de ce mouvement rebelle. Victor Biyiringiro n’a pas continué sa route, mais le reste de sa délégation s’est rendue à Rome pour rencontrer l’équipe des envoyés spéciaux pour les Grands Lacs et des représentants du gouvernement congolais sous l’égide de la communauté religieuse Sant’Egidio.

A en croire l’Avenir, cette réunion qui avait pour objectif de trouver les voies et moyens d’accélérer le désarmement des FDLR a déclenché l’ire du Rwanda.

Le journal se demande pourquoi Kagame est autant dégoûté alors qu’il devrait plutôt se réjouir de la disparition définitive de cette menace que représentaient les FDLR.

« C’est comme si la démobilisation et la réinsertion des FDLR fait du mal à Kagame, et quiconque va dans le sens contraire est considéré comme un homme à abattre ! », commente le journal.

L’Avenir interpelle le chef de l’Etat rwandais qu’il invite à comprendre une fois pour toutes que le moment n’est plus indiqué de se cacher derrière le génocide pour prétendre influencer ou distraire une certaine communauté internationale.

De son côté, Forum des As revient sur la déclaration des évêques catholiques à l’occasion du 54e anniversaire de l’indépendance du pays. Le quotidien invite les prélats à rester au milieu du village.

La dernière prise de position des évêques catholiques alimente la chronique politique en RDC. Car, depuis les années de la transition mobutienne, ce n’est pas par hasard que les princes de l’Eglise se prononcent sur une matière hautement politique, écrit le journal.

Et ce, au moment où l’actualité charrie beaucoup de questions tel que les expulsions massives des RD-Congolais du Congo-Brazzaville qui n’ont pas donné lieu à une grande prise de position, à une déclaration solennelle comme à propos de la révision constitutionnelle, pointe Forum des As.

Le journal fait remarquer que du fait du discrédit de bon nombre d’acteurs politiques et de ceux des activistes qui tiennent lieu de société civile, l’Eglise reste la force sociale organisée.

Si les princes, pris comme autorité spirituelle, ont le devoir et la responsabilité de guider les « brebis », il faudrait tout de même éviter de donner dans l’opinion l’impression de faire chorus avec un camp au détriment d’un autre au risque de ne plus être au milieu du village, souligne le confrère qui conseille aux évêques de rester au milieu du village afin de rassurer les uns et les autres.

De cette manière, conclut le quotidien, les chrétiens du nord et du sud pourront communier ensemble.

Pour sa part, La Prospérité se penche sur le gouvernement de cohésion dont la formation annoncée en octobre 2013 tarde toujours à venir. Ce qui conduit le regroupement FAC/Opposition à douter de la mise en place de cette équipe gouvernementale.

Le journal relaie la déclaration de cette formation de l’opposition. Les FAC/Opposition estiment qu’en prenant l’engagement solennel de mettre en place le gouvernement de cohésion nationale, le Président Kabila a, en réalité, paralysé le fonctionnement de toutes les institutions de la République et perturbé la marche des activités économique du pays.

Dans son discours prononcé à l’occasion du 54e anniversaire de l’indépendance du pays, le chef de l’Etat avait promis que la mise en application des recommandations des Concertations nationales se fera avec méthode et sans précipitation.

Pour les FAC/Opposition, cette prise de position de Joseph Kabila est en fait une fuite en avant. Pour elles, la vraie méthode, c’est dans  le respect de la parole donnée ; le respect de la procédure notamment, la mise en application de  100 recommandations prioritaires extraites de  709 adoptées aux concertations nationales. La formation du gouvernement de cohésion nationale fait partie de ces recommandations.