Forum des As : « Scott Campbell a quitté le territoire congolais »

Scott Campbell, Directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme en RDC,  le 10/12/2013 à Kinshasa, lors de la célébration de la 65e journée mondiale des droits de l’homme. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du lundi 20 octobre 2014

Plusieurs journaux parus ce lundi reviennent sur la demande du gouvernement congolais qui exige le départ du chef du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, Scott Campbell.

Forum des As renseigne que Scott Campbell a déjà quitté le pays.

Déclaré persona non grata, le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), qui a quitté samedi 18 octobre le territoire congolais, est accusé par le gouvernement de la RD Congo d’avoir produit un “chapelet de contre-vérités ” et de ” refus systématique de prendre en compte les remarques et clarifications dûment documentées lui fournies à chacun de ses rapports par les instances gouvernementales compétentes “, écrit le journal.

Le gouvernement reproche à Scott Campbell la publication du rapport sur les dérapages constatés lors de l’opération « Likofi » (coup de poing, en lingala) contre le banditisme à Kinshasa.

« Cette publication est intervenue juste le lendemain du jour où Monsieur le Premier ministre venait de confirmer la poursuite d’une nouvelle phase de ladite opération devant la représentation nationale, inquiète de la recrudescence du phénomène ” Kuluna ” après le brillant succès de ” Likofi 1″ », s’est étonné le ministre des Médias, cité par le journal.

Pour Lambert Mende, « l’un des objectifs des auteurs était de contrarier cette initiative gouvernementale ».

C’est la raison pour laquelle, a expliqué Mende, « le gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé, jeudi 16 octobre dernier, de mettre fin à sa collaboration avec Monsieur Scott Campbell, Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme, BCNUDH, au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monusco) ».

La Prospérité s’intéresse à la réaction du patron de la Monusco.

Martin  Kobler se dit grandement  perturbé  par la demande du gouvernement congolais requérant le départ  de  Scott  Campbell et demande au gouvernement de reconsidérer sa décision, écrit le confrère.

« J’exprime  ma  plus  grande  confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé  par  toute  son  équipe.  Le  rapport  Likofi  a  été  préparé  en

application  du  mandat  donné à la MONUSCO par le Conseil de Sécurité et a respecté  la  méthodologie  utilisée  par  le Haut-Commissariat des Nations
Unies  aux  droits  de  l’Homme.  Je  prends  l’entière  responsabilité des conclusions  et  recommandations  de ce rapport », a déclaré le Représentant
spécial  du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo.

Le journal rappelle que le rapport du BCNUDH documente les meurtres d’au moins neuf civils  et  la disparition forcée d’au moins 32 civils par des agents de la Police nationale congolaise.

Pour sa part, Le Phare titre « Kinshasa – Monusco : avertissements croisés ».

Pour Richard Muyej Mangez, ministre congolais de l’Intérieur, note le quotidien, ce rapport n’aurait pas dû sortir en l’état même si ses auteurs ont pris soin d’y insérer ses observations. C’est une faute lourde qui justifie la demande de rappel du directeur Scott Campbell, écrit le confrère.

Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement, va plus loin parce qu’il considère le Bureau de l’Onu pour les droits de l’homme en RDC comme une sorte de dépendance de l’Opposition républicaine, indique encore le confrère.

Face à cette attaque à l’arme lourde, on pouvait croire l’Onu groggy. Pas du tout, commente Le Phare. C’est le Représentant spécial du Secrétaire Général Ban ki-moon lui-même, M. Köbler, qui est sorti du bois. Et il n’a pas du tout usé de la langue de bois.

Pour le quotidien, si l’intention des gouvernants congolais était de rappeler les différents plénipotentiaires à l’ordre et de leur faire comprendre la nécessité de respecter leur obligation de réserve,  c’est  manifestement raté.

En sortant du bois, argumente le confrère, M. Köbler a choisi d’utiliser à son tour une arme plus lourde. Il agit « sous un mandat délivré par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies », martèle-t-il, sur un ton qui n’admet aucune réplique. Le journal traduit: le droit international est au-dessus du droit interne.

Pour sa part, Le Potentiel s’intéresse à la motion de défiance qui vise le ministre délégué aux Finances.

Le journal croit connaître la vraie cible de cette motion.

Le quotidien rapporte que l’Opposition a reçu, dans son initiative, le soutien de l’aile dure de la Majorité présidentielle, particulièrement ceux qui s’opposent au maintien de Matata aux commandes du gouvernement.

En réalité, soutient le Potentiel, c’est Matata Ponyo qui est visé à travers la motion de défiance contre Patrice Kitebi.