Goma : 100 femmes violées dans le camp des déplacés de Mugunga II

Ces statistiques sont publiées par Action sociale pour la paix et le développement, ASPD. Selon l’ONG locale de défense des droits de l’Homme, 40 de ces femmes ont été violées pendant qu’elles quittaient le camp pour s’approvisionner en vivre ou bois de chauffage, 60 autres, avant leur arrivée au camp ou durant leurs déplacements, rapporte radiookapi.net

Le rapport de l’ONG ASPD date du 31 juillet dernier. Il a été remis officiellement jeudi au gouverneur de province. Selon Patrick Mulemeri, assistant du programme des droits de l’Homme à ASPD, les responsables de ces crimes sont à 60% des militaires FARDC déployés dans les environs du camp de Mugunga II : « Certainement, au niveau des cas, on a enregistré un cas de viol commis par un civil. C’est un cas d’inceste. Mais dans le cas précis du camp de Mugunga, les 60% de viols sont commis par certains éléments des FARDC qui occupent les positions environnantes du camp. En fait, il se pose un problème au niveau des victimes. Lorsqu’elles sont violées, elles ne parviennent pas à dénoncer à temps pour une prise en charge efficace. C’est après, lorsqu’elles éprouvent des complications, qu’elles viennent se dénoncer, et ça complique la prise en charge. Nous avons recommandé que le programme Amani puisse concrétiser le plus vite possible ses objectifs, afin de permettre à ces déplacés de retourner dans leurs villages, pour qu’elles se prennent en charge en cultivant. »

Les autorités de la 8e région militaire restent encore injoignables. Mais Patrice Tshibambo, coordinateur de la cellule provinciale des personnes déplacées au Nord-Kivu, dit ne reconnaître que 6 cas des viols dans ce camp. Quant à l’implication des FARDC dans ces viols, il ajoute que, pour des cas isolés, l’autorité provinciale va s’investir pour mener des enquêtes.