Retransmission des débats parlementaires à la RTNC : l’Asadho s’insurge contre l’arrêt de la Cour suprême

L’Association africaine de défense des droits de l’homme, l’Asadho, dénonce la décision de la Cour suprême de justice de rendre facultative la retransmission des débats parlementaires par la Radio-télévision nationale congolaise, la RTNC. Dans un communiqué publié vendredi, cette ONG de défense des droits de l’homme estime que la décision de la Cour suprême de justice, qui coïncide avec la crise observée à l’Assemblée nationale, est politique et viole même le droit de la population à l’information et au contrôle de la gestion de la chose publique, rapporte radiookapi.net

Me Georges Kapiamba, vice-président de l’Asadho, donne la quintessence de la protestation de son association : «L’Asadho a condamné fermement cette décision. Elle la considère inique et dangereuse dans la mesure où elle vient légitimer la décision politique que le gouvernement avait déjà prise pou mettre sous embargo toutes les activités du parlement. Ce qui est inacceptable, parce que ça porte atteinte au droit à l’information et ça empêche aussi la population de suivre ces activités afin de contrôler de plus près ce que le parlement ou ses élus sont en train de déployer comme activités législatives »

Pourtant, le gouvernement avait avancé la raison selon laquelle la RTNC est une entreprise qui doit vivre. Elle a donc besoin d’argent. Quand la RTNC doit retransmettre les séances parlementaires pendant plusieurs heures, cela handicape la bonne marche de la télévision nationale. A ce sujet, le vice-président de l’Asadho répond : «L’Asadho est aussi informée auprès des sources du parlement que ce dernier verse à la RTNC plus ou moins 6 millions de dollars, à titre de paiement de ses services. Donc, ce n’est pas une retransmission gratuite. Nous avons, au niveau de l’Asadho, compris que c’était une décision prise pour seulement mettre sous embargo les activités de l’Assemblée nationale parce qu’il y avait divergence de vues entre la famille politique du chef de l’Etat et le président Vital Kamerhe »

Pour rappel, le 6 mars dernier, le premier ministre Adolphe Muzito avait saisi la Cour suprême sur l’interprétation de l’article 118 de la constitution qui stipule que « les séances de l’Assemblée nationale et du Sénat sont publiques, sauf si le huis clos est prononcé ». Dans son arrêt du 16 mars, la Cour a déclaré que le public doit avoir « libre accès aux séances du Parlement » mais « que la retransmission en direct des débats par voie des médias est facultative. »