Société civile : « les attaques répétées des FDLR sont dues au manque de sérieux du gouvernement »

La Société civile du Nord Kivu réagit ainsi face aux attaques répétées des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, FDLR. Pour la société civile, ces attaques sont la conséquence du manque de planification rationnelle des opérations de la part du gouvernement. Ce dernier, par contre, accuse la société civile de jouer à l’intoxication et à la démoralisation de l’armée, constate radiookapi.net

La Société civile du Nord Kivu attribue notamment ces attaques contre les populations civiles au manque de sérieux sur le terrain des opérations. En effet, la société civile constate que ce sont des effectifs réduits et affamés de FARDC qui sont déployés dans les villages. Ce qui rend les FARDC vulnérables face aux attaques des FDLR.

Pour Jason Luneno, président de la société civile du Nord Kivu, il n’y a pas eu une seule occasion laissée par le gouvernement aux FDLR de se rendre à la Monuc : « On est entrain d’attaquer le FDLR pour les disperser dan la nature. Ces derniers s’arrangent pour rentrer et réattaquer la populations et les positions des FARDC. A l’heure où je vous parle, il n’y a pas eu un seul endroit où les FARDL ont été attaqués et on leur a laissé la possibilité de s’orienter vers les sites de la Monuc. »

Jason Luneno justifie aussi ces attaques répétées des FDLR contre les civils par le manque de ration suffisante des FARDC : « On a déployé des militaires affamés, qui n’ont pas suffisamment de nourriture. On les a déployés dans des villages où on laisse des positions à deux, trois ou quatre militaires. Est-ce que ces militaires dans un village peuvent supporter une attaque des FDLR ? »

Le président de la société civile déplore aussi le manque de cohésion dans l’armée nationale : « Il y a les FARDC, il y a le CNDP, il y a les Maï-Maï, et on les mélange ! »

Pour le porte-parole du gouvernement congolais cependant, la société civile joue à l’intoxication et à la démoralisation de l’armée. Tout en reconnaissant la modicité des moyens mis à la disposition des FARDC, Lambert Mende demande à la société civile de laisser l’armée nationale faire la guerre.

Pour Lambert Mende, il n’existe aucun pays au monde, quelque démocratique soit-il, où des responsables de mouvements associatifs se mêlent des problèmes opérationnels : « Cela s’appelle, d’abord, du discrédit jeté sur notre armée, mais aussi de la démoralisation des force armées en plane opération de guerre. Il y a des pays où cela est même constitutif d’une infraction. »

Pour le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, les déclarations de la société civile sont des mensonges : « Notre armée se bat avec les moyens qu’elle a. Il se peut que ces moyens soient insuffisants, je suis d’accord avec eux. Mais le fait que ces moyens soient insuffisants ne permet pas à qui que ce soi de dire à nos militaires qu’ils n’ont pas le droit de défendre leur peuple. »

Opérations militaires contre les FDLR, Oxfam s’inquiète pour les civils

En marge de l’opération conjointe FARDC-MONUC contre les FDLR au Sud Kivu, l’ONG Oxfam s’inquiète des conséquences sur les civils.

Dans un communiqué reçu par l’AFP, Oxfam avertit que les plans militaires du gouvernement congolais, soutenus par l’ONU, contre les rebelles au Sud-Kivu, risquent de faire de nombreuses victimes parmi les civils et d’occasionner « de grandes souffrances ». L’organisation internationale exhorte par ailleurs l’ONU à « établir des conditions préalables claires, basées sur le strict respect du droit international humanitaire, et à s’y conformer ».