RDC : travail des enfants, cas de Musoko, un village du Kasaï-Oriental

Les enfants travaillant dans les carrières des mines

Les enfants travaillant dans les carrières des mines

La communauté internationale commémora le 12 juin la journée mondiale contre le travail des enfants. Cette année, le thème consacré à la journée est : « Donnons une chance aux filles, éliminons le travail des enfants ». En République Démocratique du Congo, les secteurs dans lesquels les enfants sont exploités varient selon les provinces, rapporte radiookapi.net

Au Kasaï Oriental, par exemple, les enfants sont exploités pour des besoins économiques à Musoko, un village situé à plus ou moins 50 kilomètres de Ngandajika. Ils sont surtout employés nuit et jour dans des petits restaurants installés sur le bief de la traversée de la rivière Tshidivuila.

Lorsqu’on arrive à cet endroit, on est tout de suite impressionné par le nombre d’enfants dont l’âge varie entre 6 et 15 ans. La plupart d’entre eux ne savent ni lire ni écrire, puisqu’ils passent l’essentiel de leur temps à aider leurs mères, notamment dans des petits restaurants. Pour ces parents comme pour les enfants, il n’y a rien attendre de l’école. « Les enfants reviennent de l’école, mais insultent les gens, les enseignants eux-mêmes sont sales, sans chaussures. L’enseignant qui doit apprendre à l’élève est d’abord lui-même sale, à quoi bon envoyer l’enfant à l’école ? » Discours de « Mua Tina » (la mère de Tina), tenancière d’un restaurant qu’elle gère avec l’aide de trois de ses enfants.

rnCe regard négatif des parents influence naturellement leurs enfants qui ne manquent pas non plus des justifications pour charger l’école. « Les enseignants fouettent les élèves, je n’aime pas la chicote », s’explique à son tour un des enfants trouvés sur place sur le site de la rivière Tshivuila.

En dehors de la restauration, la plupart des enfants en âge scolaire de Musoko sont plutôt dans les champs ou à la pêche aux côtés de leurs parents. Il faut, donc, à la faveur de la journée mondiale contre le travail des enfants, que les ONG de défense des droits de l’enfant de la province se penchent sur la question, estime de nombreux observateurs de la place.

Kindu : les enfants dans les mines

A Kindu, au Maniema, les ONG de défense des droits de l’enfant dont “Jeunesse unie pour la paix”, et le chef de division du plan s’insurgent contre le travail imposé aux enfants. Ils l’ont fait savoir aujourd’hui dans une déclaration. Ils dénoncent notamment l’utilisation des enfants dans les mines et leur exploitation sexuelle, surtout à Kailo et à Kalima dans le centre de la province, à Punia et à Lubutu, dans le nord, ainsi qu’à Bikenge et à Salamabila, dans le sud. L’utilisation des enfants dans la vente de l’eau et le transport des poissons à Kindu a aussi été dénoncée.

Bunia : les enfants au bord du lac Edouard

Par ailleurs, en Ituri, dans la province Orientale, l’on observe depuis près de cinq ans une augmentation sensible du nombre d’enfants vulnérables travaillant au bord du lac Edouard. C’est précisément à Tchomia et Kasenyi, deux localités situées respectivement à 62 et 55 kilomètres au sud de Bunia. Pour les chefs coutumiers de ces deux entités, ils sont des centaines à s’adonner quotidiennement à des taches rémunératrices pour leur survie. Ces enfants, dont la plupart ne vont pas à l’école, sont souvent employés pour nettoyer, saler et sécher les poissons frais. Pour les autorités coutumières locales, cette situation est due aux conflits armés successifs qui se sont déroulés dans le district de l’Ituri. Conflits qui ont laissé plusieurs enfants orphelins. Elles avouent qu’aucune initiative n’est prise ni du coté des organisations non gouvernementales ni du côté de l’Etat pour soulager la misère de ces enfants.