Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel a confirmé pour lundi 7 septembre 2009 l’effectivité de la rentrée scolaire 2009-2010. Et du côté des organisations syndicales des enseignants, le Syeco, Syndicat des enseignants du Congo, l’un des principaux syndicats du secteur, la décision a été prise samedi, à Kinshasa, au cours d’une assemblée générale de reprendre les enseignements ce jour. Toutefois, les affiliés de cette organisation donnent trois mois au gouvernement pour répondre à leur cahier de charges, rapporte radiookapi.net
« Je confirme que la rentrée scolaire 2009-2010 aura bel et bien lieu lundi 7 septembre 2009 à 7h30 sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo », a déclaré dimanche le ministre Maker Mwngu. Dans la suite de son message , le ministre de l’EPSP a remercié à la fois les parents d’élèves et les enseignants, les premiers pour leur implication qui permet de maintenir le système éducatif en RDC, et les seconds, pour tout ce qu’ils font dans le cadre de la formation de la jeunesse congolaise. Aux uns et aux autres, Maker Mwangu a demandé de faire davantage, en dépit des difficultés du moment. « Nous ne sous-estimons pas leurs difficultés. Hier, il y a certains parents qui ont eu aussi beaucoup de difficultés pour assurer notre propre formation. Nous devons faire la même chose pour nos enfants même si les conditions aujourd’hui sont beaucoup plus différentes</em< », a insisté le ministre s’adressant aux parents. Pour les enseignants, il les a rassurés que le gouvernement n’est pas sourd à leurs problèmes. L’éducation des enfants est un problème national, a-t-il expliqué, par conséquent, il faut que tout le monde s’implique pour que cette rentrée scolaire se fasse dans des bonnes conditions.
rn Le Syeco d’accord, mais menace
Dans le monde syndical, le Syeco est d’accord et affirme que ses affiliés ont décidé de reprendre le travail le lundi 7 septembre 2009 sur l’ensemble du pays. Une décision prise avec profil bas, a souligné le secrétaire général de ce mouvement syndical, Jean-Pierre Kimbuya qui a fait part de l’ultimatum adressé au gouvernement jusqu’au 31 décembre prochain pour que celui-ci réponde aux revendications vitales des enseignants. Selon le syndicaliste Kimbuya, le Syeco focalisera ses actions de plaidoyer et de lobbying sur le Parlement en prévision de la prochaine session budgétaire. Par ailleurs, concernant les salaires du mois d’août, le Syeco demande au gouvernement de faire diligence pour entamer la paie dans des provinces où elle n’a pas commencé. Pour le moment, cette paie pour les enseignants a commencé à Kinshasa et dans le Bandundu, a faits savoir Jean-Pierre Kimbuya. Ce dernier a dénoncé également le détournement de 6 millions de francs congolais de l’enveloppe salariale du personnel enseignant du district du Plateau à Bandundu-ville. Là aussi, a dit le syndicaliste, il faut que le gouvernement fasse le nécessaire pour faire rentrer ce personnel dans leur droit.
Pas de rentrée scolaire pour des milliers d’enfants du Nord et du Sud-kivu
Plus de 900 000 déplacés au Nord-kivu, et presque autant au Sud-Kivu. Et du coup, des milliers d’enfants scolarisables pourraient ne pas reprendre le chemin de l’école au même moment que les autres, ce lundi. Selon des sources officielles, ils se comptent par centaines au Nord-Kivu, avec le déplacement, fin août dernier, d’au moins 200 000 personnes à cause de l’opération Kimia II dans le territoire de Walikale.
Au Sud-Kivu où un recensement vient d’être fait, ce sont 15 000 à 20 000 enfants scolarisables, qui ne pourraient pas reprendre le chemin de l’école ce lundi. Un fonds spécial de soutien vient même d’être instauré à leur intention par les autorités provinciales. Grâce à ce fonds et aux efforts des autorités locales, l’espoir est permis, comme l’indique le ministre provincial en charge de l’Education au Sud-Kivu, Vincent De Paul Kabanga wa Bukangama : « Ceux des enfants déplacés regroupés dans des centres précis comme Bukavu, Kamituga, Mwenga, Uvira, Sange, etc. pourraient être inscrits dans des écoles de la place où ils vont étudier gratuitement. Et pour ceux qui ont déjà regagné leurs villages d’origine [environ 10% des 15 à 20 000 qui sont en situation de déplacement avec leurs parents], le gouvernement provincial du Sud-Kivu envisage de leur fournir des kits scolaires pour aller à l’école. Le gouverneur de province a mis des moyens à la disposition des ministères provinciaux chargés respectivement de l’Education et des Affaires sociales pour que ces enfants reprennent le chemin de l’école dès ce lundi ».
Avec le retour progressif de la sécurité dans plusieurs contrées de deux provinces, des efforts devraient être tournés vers l’accompagnement des parents qui retournent, pour qu’ils ne soient pas d’éternels dépendants en matière de l’éducation de base de leurs enfants, déclare un observateur.
Le Syeco appelle au boycott à Isiro et à Gbadolite
En province Orientale, pas de rentrée scolaire le lundi 7 septembre dans la ville d’Isiro, située à plus de 500 km au nord est de Kisangani. C’est ce qui ressort de l’assemblée extraordinaire convoquée ce dimanche par le comité local du syndicat des enseignants du Congo. Selon Joseph Ukena Patako, président de ce syndicat dans le Haut-Uele, les enseignants posent des préalables pour cette rentrée scolaire. Notamment l’acceptation par les parents de continuer à payer la prime aux enseignants, le versement régulier de leur salaire par le gouvernement et la normalisation de la situation salariale des enseignants rayés des listings de paie en mai dernier. Les enseignants d’Isiro exigent également l’harmonisation du calendrier scolaire perturbé l’année dernière dans le Haut-Uélé par les incursions des rebelles ougandais de la LRA ainsi que l’application par le gouvernement central du budget 2009.
A Gbadolite dans la province de l’Equateur, les enseignants affiliés au Syeco sont d’accord pour la reprise de l’école le lundi 07 septembre. La décision a été prise lors de leur assemblée générale du samedi 5 septembre. Cependant, les membres du Syeco affirment qu’ils peuvent aller en grève à tout moment. Ceci au cas où, le gouvernement n’honorait pas les recommandations qu’ils ont arrêtés. Parmi lesquelles, la régularisation de la situation des enseignants dont les noms ont été omis des listings depuis le mois de mai et la suppression des zones salariales.







