Addis Abeba : la 4e conférence économique s'achève sur un chapelet de propositions

Drapeaux des pays au centre des Nations Unies à Addis-Abeba

Drapeaux des pays au centre des Nations Unies à Addis-Abeba

La seule chose qu’on retiendra de la 4e conférence économique africaine de Addis Abeba est une pile des propositions. Les économistes et chercheurs de différentes universités et institutions du monde présents à ce forum auront fait leur part. Reste aux décideurs d’en faire la leur s’ils ont réellement le souci de développer le continent africain. Et pour cela, ils doivent tirer des leçons de la crise financière et économique, rapporte radiookapi.net

Le mérite de la 4e conférence économique africaine qui s’est clôturée ce vendredi soir à Addis Abeba est d’avoir permis aux participants d’ échanger des idées sur la façon de développer l’Afrique dans une ère marquée par la crise financière et économique. Hakim Ben Hammouda, directeur de l’Institut d’études et de techniques de coopération l’a exprimé très clairement avant la clôture : “Ce ne sont pas des réunions d’exécution mais d’échanges. Des congrès d’économistes n’apportent pas des solutions mais des orientations sur un nouveau modèle de développement.“. Hakim Ben Hammouda estime toutefois que cette conférence a permis de mettre ceux qui reflechissent aux côtés de ceux qui décident.
Des slogans sans volonté politiquern Les participants proposent l’accéleration de l’intégration régionale pour faciliter le commerce intra-africain. En fait, il n’y a rien de nouveau, car ces mots reviennent depuis deux décennies dans plusieurs conférences sous-régionales et africaines. “Les interventions à l’échelle régionale demeurent tributaires de la volonté politique…” soulignent Colin Kirk et Detlev Puetz, deux experts de la Banque africaine de développement. Ils précisent que face à la crise, il reste l’impératif d’une action régionale pour l’agriculture en Afrique. Cet impératif est pourtant couplé à celui des infrastructures dont la dégration et l’inéxistence ralentissent l’intégration et le développement du continent. Le manque de routes, rails, ponts et autres voies de communication est un obstacle à une riposte plus efficace à la crise financière. Les gouvernants devraient intérioriser ces remarques et agir vite afin que les pays africains renouent avec une croissance économique acceptable.
rnLe poids de la dette et la corruptionrn Plusieurs milliards de dollars de dette extérieure pèsent encore lourd sur les épaules des pays africains. Certains d’entre eux n’ont pas pu atteindre les facilitations accordées par les institutions de Bretton Woods. Le professeur Augustin Fosu, directeur adjoint de l’Université de l’ONU, propose un 2e round pour réduire ou carrément nettoyer les dettes des pays africains. Il pense que l’annulation de la dette d’un pays ne devrait pas être conditionnée par la situation politique ou celle des droits de l’homme. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, lui, a rappelé jeudi que la reforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale est nécessaire pour corriger les disfonctionnements et les injustices.

Même si toutes ces voix étaient entendues et ces souhaits concrétisés par les grands pays décideurs de l’économie mondiale, il reste le défi majeur de la bonne gouvernance. La bonne gouvernance politique et la lutte contre la corruption sont impératives si les Africains veulent redefinir l’économie de leurs pays, déclare le professeur Fosu. Les gouvernants comme les privés devraient établir la capacité de bien gérer les revenus des ressources naturelles, avec droiture et transparence.