Amani Leo : la Monuc se félicite et circonscrit la coopération avec les FARDC

Opération conjointe FARDC- Monuc

Opération conjointe FARDC- Monuc

La Monuc se félicite de l’annonce faite par les FARDC dans leur communiqué marquant le début de l’opération Amani Leo en janvier 2010. Elle se base sur l’adresse du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Alan Doss, au Conseil de sécurité le 16 décembre dernier pour circonscrire l’essentiel de son appui. Adresse au cours de laquelle M. Doss a présenté les grandes lignes de l’opération Amani Leo dont les objectifs se résument entre autres, à la protection des populations civiles, rapporte radiookapi.net

Il s’agit également, selon un communiqué de la Mission, de libérer les zones stratégiques des forces négatives, de conserver les territoires récupérés des FDLR et d’aider à y restaurer l’autorité de l’Etat.
Le Représentant spécial a aussi informé le Conseil que l’Opération Amani Leo comporterait des interventions préventives visant à empêcher les FDLR de se regrouper, d’attaquer les populations civiles et de reprendre le contrôle des zones minières clés.
M. Doss a expliqué au Conseil de sécurité que la participation de la Monuc à l’opération Amani Leo avait pour but de renforcer la protection, de consolider et de bâtir sur les progrès réalisés à ce jour dans la lutte contre les éléments récalcitrants des FDLR. Il a indiqué qu’une directive signée conjointement par le chef d’état-major des FARDC, le général Didier Etumba, et le commandant de la force de la Monuc, le général Babacar Gaye, définit les objectifs de l’opération ainsi que les rôles et les responsabilités respectifs des FARDC et de la Monuc en ce qui concerne l’appui à cette opération.

Gaye insiste sur la coopérationrnPour sa part, le commandant de la force de la Monuc, le Lieutenant général Babacar Gaye, a souligné l’importance de la coopération entre les FARDC et la Monuc dans le processus de planification d’Amani Leo: «Une planification conjointe est importante pour dresser une cartographie des zones à risque et organiser le déploiement le plus efficace de nos forces», a-t-il dit, avant d’ajouter : «La protection des civils est au centre de notre planification».
Ainsi, les FARDC et la Monuc concentreront leurs efforts sur le contrôle des zones stratégiques pour empêcher les groupes armés, particulièrement les éléments résiduels des FDLR, de récupérer des territoires et d’y mener des représailles. L’opération vise aussi à créer des conditions favorables à la stabilisation et à la restauration de l’autorité de l’Etat. Ainsi, la coordination entre les composantes civiles et militaires sera renforcée pour la stabilisation de ces territoires et le retour en sécurité des populations civiles.
Les commandements des FARDC et de la force de la Monuc sont engagés dans une planification conjointe intensive de cette opération jusqu’au niveau tactique afin d’optimiser les communications, la liaison et la planification tout au long de l’opération.

L’apport de la MonucrnA la demande des FARDC, la Monuc fournira des rations et autres appuis essentiels aux unités des FARDC qui mènent des opérations de protection et de prévention, à condition que ces opérations soient planifiées conjointement et qu’elles se fassent dans le respect des droits de l’homme, du droit humanitaire international et des droits des réfugiés, tel que requis par la résolution 1906(2009) du Conseil de sécurité. Les commandements militaires des FARDC et de la Monuc ont convenu de mettre en place plusieurs mesures telles que le déploiement de la Police militaire au niveau des bataillons pour prévenir et sanctionner les violations des droits de l’homme, du droit humanitaire international et des droits des réfugiés par leurs propres forces. Des mesures seront également prises afin d’appliquer de manière stricte la politique de tolérance zéro. D’autre part, il est prévu la sensibilisation des chefs militaires et des soldats sur la discipline et leurs obligations morales ainsi que les responsabilités de la hiérarchie militaire. Les procédures ont été mises en place pour l’approbation et l’exécution de du soutien tactique de la Monuc, y compris l’appui feu pour des opérations conjointement planifiées.
De Kimia 2 à Amani LeornLes opérations militaires Kimia 2 ont pris fin le 31 décembre dernier, sur décision des autorités civiles et militaires congolaises. Elles font place à une nouvelle phase opérationnelle appelée Amani Leo. Selon le porte-parole FARDC des opérations, cette phase est prévue pour une durée de 3 mois et devra se consacrer en priorité à la protection de la population civile. Selon le porte-parole Olivier Hamuli, la spécificité de l’opération Amani Leo, par rapport à Kimia 2, est que l’accent est vraiment mis sur la protection de la population civile ainsi que sur le respect strict des droits humains. Il précise que la Monuc reste toujours le partenaire privilégié des FARDC, en fournissant toujours le support logistique. « Il y a des stratégies qui ont été montées par des experts militaires quant aux opérations Amani Leo et ce sera à la population à le constater car elle doit continuer à avoir foi et à faire confiance à son armée», déclare-t-il à la presse rnLe capitaine Hamuli précise aussi que ces opérations, plus défensives qu’offensives, devraient permettre, non seulement de mieux protéger les populations civiles contre les agressions des FDLR et autres groupes armés, mais aussi de mieux contrôler les soldats FARDC tentés de commettre des exactions.Pour sa part, la Monuc revient sur d’autres tâches qui, selon elle, relèveraient de la directive opérationnelle conjointe d’Amani Leo. Il s’agit notamment de l’identification des bataillons des FARDC qui bénéficieront d’un nouveau programme de formation, de la séparation des enfants soldats de tous les groupes armés, y compris ceux qui seraient intégrés au sein des FARDC.
La directive conjointe souligne la nécessité d’une bonne coordination entre les efforts des équipes DDRRR et les militaires, ainsi que celle de rechercher davantage d’options pour inciter les combattants des FDLR à se rendre.
A cet égard, M. Doss a souligné que «toute action efficace contre les FDLR en République Démocratique du Congo nécessite également l’engagement des Etats membres à partir des territoires desquels les leaders expatriés de ce groupe fournissent un soutien financier, stratégique et moral au noyau dur du commandement FDLR sur le terrain. Tous les Etats ont le devoir de s’acquitter de leur engagement en prenant des mesures juridiques et politiques appropriées pour couper le leadership FDLR expatrié de sa base, empêcher le trafic d’armes et le commerce illicite des ressources naturelles, ainsi que les mouvements des fonds qui aident les groupes armés en RDC, en particulier les FDLR. », a déclaré M. Dossrn De l’évaluation de Kimia 2rnSi la Monuc se félicite de l’évolution des opérations militaires, c’est-à-dire du passage de Kimia 2 à Amani Leo, il ne demeure pas moins vrai qu’une évaluation des précédentes opérations Kimia 2 s’impose. Ceci est d’autant logique que pour mieux sauter, il faut reculer. Et les FARDC l’ont peut-être compris. Selon New Times, un quotidien de Kigali, le chef d’état-major général rwandais, le général James Kabarebe est invité par le gouvernement de la République démocratique du Congo, pour participer à une réunion d’évaluation des opérations militaires Kimia 2 menées contre les FDLR dans les deux Kivu. rnCette réunion d’évaluation se tiendra du 19 au 20 janvier 2010 à Matadi, dans la province du Bas Congo, toujours selon le quotidien rwandais. La grande question est de savoir si la Monuc participera, elle aussi, à cette réunion d’évaluation. Cette question est compréhensible lorsqu’on s’imagine l’important soutien (surtout logistique) de la Mission onusienne aux FARDC. L’autre question est de savoir si la Monuc peut estimer raisonnable le délai de trois mois accordé à l’opération Amani Leo, au regard de la complexité de la situation à l’Est de la RDC. Enfin, il y a lieu aussi de s’interroger sur la participation des représentants militaires rwandais à cette réunion d’évaluation des opérations qui ont été menées presque exclusivement par l’armée congolaise, avec l’appui de la Monuc.