Les habitants du secteur d’Osso Banyungu, en territoire de Masisi au Nord-Kivu se disent abandonnés à leur sort. D’après certains d’entre eux, aucune autorité locale n’est présente dans ce secteur depuis bientôt une année. Le bureau du secteur d’Osso Banyungu est fermé, la trentaine d’agents de service a déserté ce bureau craignant l’insécurité. Conséquence : la population se réinstalle timidement à Nyabiondo, une zone jadis déstabilisée par les affrontements entre les groupes armés et les forces loyalistes, rapporte radiookapi.net.
L’absence des autorités fait douter certaines personnes déplacées à regagner le secteur d’Osso Banyungu, où elles vivaient en territoire de Masisi. Certains habitants n’ont d’autre de choix que l’installation à Nyabiondo, localité située à 20 Kilomètres du territoire de Masisi. Mais, à Nyabiondo, non plus, la situation n’est pas meilleure, selon des témoignages recueillis auprès des personnes retournées dans cette localité. Les autorités politico-administratives sont absentes de Nyabiondo depuis environ huit mois, ont indiqué les mêmes sources. A l’heure actuelle, seuls les policiers et les militaires sont présents sur le terrain. Bien que la vie semble reprendre son cours normal à Nyabiondo, des nombreux déplacés hésitent encore à s’y réinstaller.
En effet, cette localité avait connu une période troublée, consécutive aux affrontements entre l’armée régulière et les milices. La population perçoit d’un mauvais œil l’absence des autorités politico-administratives locales de Nyabiondo pour porter leurs doléances auprès des autorités provinciales. La société civile locale est restée au chevet de cette population. Le président de cette structure, Jérôme Munobo a lancé, lundi, un appel au retour des autorités locales: « Notre souci majeur est d’avoir parmi nous les autorités civiles. Nous sollicitons au chef de secteur et ses collaborateurs de nous revenir afin qu’ils reprennent leurs responsabilités en main », a-t-il déclaré.
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Joint par radiookapi.net, l’administrateur du territoire de Masisi s’est dit, pour sa part, consterné par cette situation, promettant toutefois de visiter cette partie de son territoire prochainement.
Accalmie après une succession d’affrontements armés
Des affrontements armés avaient opposé le 18 mai 2009, les Forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Des sources locales avaient rapporté que des tirs nourris avaient opposé les éléments des FARDC basés à Nyabiondo aux FDLR en provenance des collines environnantes. Ces derniers (les FDLR) avaient systématiquement pillé plusieurs maisons d’habitation et de commerce pendant les affrontements, obligeant ainsi des dizaines de familles à fuir dans la brousse ou vers des localités plus éloignées.
Un mois plus tard, soit le 19 juin 2009, des nouveaux combats étaient signalés entre les FARDC et des combattants armés à Nyabiondo. Certains habitants de Nyabiondo avaient déclaré à radiookapi.net que ces affrontements opposaient les FARDC aux combattants de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain, (APCLS). Tandis que le porte-parole des opérations Kimia II au Nord-Kivu, le Colonel Bobo parlait d’accrochages entre FARDC et FDLR. Le colonel Bobo avait indiqué que les FDLR avaient attaqué leur position à Lwibo, dans le secteur de Nyabiondo, causant la mort de 6 militaires FARDC, dont 4 officiers. Les assaillants avaient aussi emporté les appareils de communication des FARDC, selon la même source. Cette situation avait occasionné la réplique des FARDC. Et, ces combats avaient jeté dans la rue plus de 25 000 déplacés en provenance de Nyabiondo.