Boende: la circulation reprend après un bras de fer entre les motards et le fisc

Place des artistes, Rond-point victoire à Kinshasa. Le trafic routier n’est pas intense. Quelques motards discutent en attendant l’arrivée des passagers. Ici, comme dans d’autres carrefours, les motos qui font le taxi n’ont pas toutes des plaques d’immatriculation. Ce qui n’empêche pas les motards d’exercer leur activité.

Les conducteurs des taxi-motos de Boende, dans la nouvelle province de la Tshuapa, bénéficient de deux semaines franches avant de pouvoir commencer à payer la vignette de la Direction générale des recettes de l'Equateur (DGREQ) que leur impose le chef de centre de cette régie financière.

Un compromis a été trouvé dans ce sens samedi 21 novembre entre les deux parties, après six jours de bras de fer qui a paralysé la circulation dans cette ville.

C’est depuis lundi 16 novembre que le chef de centre de la DGREQ/Tshuapa a déclenché «le recouvrement forcé de la vignette des engins roulants.»

Les conducteurs des taxi-motos de Boende refusaient de payer la vignette pour deux raisons, a indiqué la Nouvelle société civile de la Tshuapa. D’abord, selon eux, cette vignette est celle de l’exercice 2014 alors qu’on est en 2015.

Ensuite, les conducteurs des taxi-motos estimaient qu’ils ne peuvaient plus payer cet impôt dû à la régie de l’ancienne province de l’Equateur ; alors que les nouvelles provinces issues du découpage territorial sont déjà fonctionnelles.

Pour le chef de centre de la DGREQ/Tshuapa, Steve Lokolanga, si l’actuel recouvrement forcé cible le paiement de la vignette de 2014, c’est parce que, soutient-il, partout dans le pays, les régies financières provinciales accusent un retard fiscal d’une année.

Et malgré l’institution de nouvelles provinces, selon lui, les nouvelles régies de ces entités n’ont pas été créées. Depuis le 9 novembre, a poursuivi le chef de centre de la DGREQ de Boende, des instructions leur ont été données par leur «hiérarchie pour consigner à la banque» toutes les recettes de cette régie financière dues à la nouvelle province de la Tshuapa.

Un compromis a été finalement trouvé entre les deux parties. Les conducteurs des taxi-motos vont bénéficier de deux semaines franches, avant de payer cette vignette. Ces derniers ont aussitôt repris normalement leur activité.

Cette opération de recouvrement forcé avait paralysé, pendant presqu’une semaine, la ville de Boende, où le seul moyen de transport en commun est le taxi-moto.