Kindu: des policiers traquent des filles « mal habillées »

Une vue du centre ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema (RDC). Ph. Panoramio.com

Les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) traquent, depuis vendredi 4 mars, des jeunes filles considérées comme «mal habillées », sans donner des critères d’un habillement décent. Selon des filles interrogées, ces éléments pourchassent les filles portant des collants, des pantalons, des petits chemisiers et  des bustiers  (appelés communément dos nus).
Des filles interrogées par les reporters de Radio Okapi dénoncent cette procédure. Pour elles, les policiers devraient commencer par une sensibilisation (par des médias) avant de procéder aux arrestations.
La ministre provinciale du genre, le  commissaire provincial de la PNC ainsi que les associations féminines disent ne pas être impliqués dans cette opération. Et pour  les ONG de défense des droits humains, cette opération est une atteinte grave aux libertés individuelles.
Mais d’après d’autres organisations qui luttent contre les violences sexuelles, le port de certains vêtements qui exhibent des parties intimes des femmes pousse les hommes aux violences sexuelles.
De leur côté, les filles concernées rejettent cette affirmation. Sinon, estiment-elles, on n’expliquerait pas les actes de violences sexuelles dans des milieux où les femmes ne portent pas de pantalons.
Elles justifient le port des pantalons par des raisons économiques. «Les pantalons coûtent moins chers que les pagnes. Avec 10 000 francs congolais (10,89 USD), vous pouvez payer deux à trois  pantalons; alors que pour les pagnes, en y incluant les frais de couture, il faut un minimum des 25 000 francs (27,23 USD)», se justifient les filles interrogées par Radio Okapi.

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