Présidentielle au Congo-Brazzaville: Sassou Ngouesso face à 8 autres candidats

Vue du fleuve congo tirée à partir de Kinshasa, montrant la ville de Brazzaville. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les Congolais se rendent aux urnes, dimanche 20 mars, pour élire leur futur président de la République. Denis Sassou Ngouesso, candidat à sa propre succession, est en course avec huit challengers, dont le général Jean-Marie Michel Mokoko.

Cette élection s’annonce sur fond de restriction de certaines libertés. Les autorités de Brazzaville ont annoncé, depuis samedi, avoir imposé un black-out total sur les communications de 48 heures pour  la présidentielle de dimanche.

«Toutes les communications" seront coupées dimanche et lundi, sur ordre des autorités pour éviter la "publication illégale de résultats », a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

Dans une lettre adressée aux opérateurs de téléphonie cellulaire, le ministre congolais de l'Intérieur Raymond Mboulou, a demandé que toutes les communications, SMS y compris,  soient bloqués pour les journées du 20 et 21 mars 2016.

Selon le ministre, cette décision gouvernementale n'entraîne «aucune entrave au vote » et « n'entrave en rien l'accès de l'opposition aux résultats », mais l'Etat cherche «à se prémunir contre la publication illégale de résultats".

Disant craindre des fraudes et n'avoir aucune confiance dans la Commission nationale électorale indépendante (CNEI, officielle), cinq candidats d'opposition à la présidentielle ont créé une "commission technique" parallèle chargée de réunir les résultats à la sortie des bureaux de vote.

L'opposition, qui compte avoir des observateurs dans chaque bureau du pays, voulait y photographier à l'aide de téléphones portables les procès-verbaux afin de compiler ses propres résultats et de pourvoir les comparer à ceux publiés au niveau national par la CNEI.

La décision des autorités de couper les communications est "on ne peut plus désolante", a déclaré à l'AFP Honoré Sayi, porte-parole du candidat Pascal Tsaty Mabiala, secrétaire-général du premier parti de l'opposition au Parlement. Il redoute la planification de la fraude.

Alors que l'Onu avait appelé "tous les acteurs impliqués dans le processus électoral (...) à garantir la tenue d'un scrutin apaisé et exempte de toute violence" le candidat de l’opposition, général Jean-Marie Michel Mokoko avait été convoqué, samedi, par un service de sécurité.

Depuis l'annonce de sa candidature en février, le général a été entendu à plusieurs reprises par la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) en rapport notamment avec une vidéo apparue sur internet semblant le mettre en cause dans une apparente tentative de coup d'Etat.

 

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