Dans un communiqué publié mercredi 10 août, la Direction générale de migration (DGM) donne les explications au sujet du départ de la chercheuse de Human Rights Watch (HRW), Ida Sawyer, qui a quitté la RDC après que la DGM a annulé son deuxième visa d’établissement pour « chevauchement » peu avant l’expiration du premier. Le communiqué fait tout de suite savoir que la DGM n’est pas obligée de justifier le refus d’octroi du visa à un requérant.
Sur le fond de l’affaire, l’agence chargée des questions de migration en RDC révèle que la chercheuse de HRW était détentrice de deux visas d’établissement en cours de validité. « Ce qui est contraire à la loi », note la DGM.
Le premier visa octroyé en 2013 expirait le 8 août 2016. Le deuxième a été octroyé en mai 2016 et devait expirer le 9 mai 2019. Selon le communiqué de la DGM, ce deuxième visa a été annulé pour « chevauchement ».
Au sujet de la délivrance de ce deuxième visa, la DGM renseigne que certains agents ont été sanctionnés.
« Des enquêtes menées ont révélé que certains agents de la Direction générale de migration ont été instrumentalisées quant à ce. Des sanctions sévères ont été prises à l’endroit de ces agents prévaricateurs », indique le même communiqué.
La DGM fait cependant savoir qu’« à la date d’expiration de son visa, le 8 août 2016, Madame Sawyer Ida Mc Cotter a trouvé bon de quitter la République démocratique du Congo sans avoir reçu la moindre notification de la Direction générale de migration ».
Dans son communiqué, l’agence congolaise chargée des questions de migration n’évoque pas explicitement le refus de renouvellement du visa de la chercheuse de Human Rights Watch.
Washington « très préoccupé »
Le département d'Etat américain se dit « très préoccupé par la décision du gouvernement de la RDC de ne pas renouveler le visa » d'Ida Sawyer, qui travaillait en RDC pour HRW depuis 2008.
« Le départ forcé de cette chercheuse (...) est incompatible avec les efforts destinés à soutenir une meilleure transparence, davantage de responsabilité et de démocratie en RDC », a protesté la porte-parole de la diplomatie américaine Elizabeth Trudeau cité par l’AFP.
Elle a « exhorté le gouvernement congolais à autoriser la chercheuse de Human Rights Watch à reprendre sans délai son travail en RDC ».
Sur Twitter, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies a également réagi au départ d’Ida Sawyer.
#DRC expulsion of @hrw researcher @ida_sawyer is latest attempt to repress scrutiny of hr record. Sld grant her visa pic.twitter.com/eCyXtr3ydU
— Samantha Power (@AmbassadorPower) 10 août 2016
La chercheuse de Human Rights Watch a quitté le territoire congolais mardi 9 août dernier.