L’issue du dialogue risque de prolonger le mandat de Joseph Kabila, présume l’ASADHO

Jean Claude Katende, président national de l’association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) le 30/11/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) estime que le dialogue politique organisé en RDC risque de prolonger le mandat du président de la République, Joseph Kabila. Dans une lettre du lundi 5 septembre adressée au chef de l’Etat, cette organisation non gouvernementale en appelle à son « sens élevé de responsabilité » pour épargner le pays  d’une autre crise.

Pour l’ASADHO, la feuille de route du dialogue adoptée par les participants au comité préparatoire prévoit à l’ordre du jour la conclusion d’un accord politique.

« Nous présumons que cet accord va non seulement renvoyer l’élection présidentielle au-delà du délai fixé par la constitution, mais aussi prolonger le mandat qui vous a été donné, non pas par la classe politique, mais par le peuple », écrit l’ASADHO dans sa lettre signée par son président national, Me Jean-Claude Katende.

Selon cette lettre, un tel accord serait « une atteinte grave à la souveraineté du peuple congolais ».

L’ASADHO dit croire que l’ordre du jour du dialogue tel que défini par les membres du comité préparatoire « ne peut pas résoudre la crise congolaise ».

Cet ordre du jour, à en croire cette association, est conçu pour trouver des solutions aux problèmes des individus, pas à ceux du pays.

« Connaissant notre classe politique, nous ne doutons pas qu’il y aura plus de confusion dans le pays après le dialogue national qu’avant. Il apparait clairement qu’à l’issue du dialogue national, le pays et la démocratie s’en trouveront plus affaiblis qu’avant », écrit l’ASADHO.

L’association de Jean-Claude reste convaincue que la « volonté de la majorité présidentielle est de garder le pouvoir coûte que coûte ».

Face à cette situation, l’ASADHO appelle « au sens élevé de responsabilité » du chef de l’Etat pour « épargner le pays d’une crise de légalité et de légitimité » qui affecterait toutes les institutions du pays.
Selon cette structure, le peuple veut la démocratie, l’alternance et le transfert pacifique du pouvoir.

L’ASADHO invite Joseph Kabila à ramener toutes les conclusions ou résolutions du dialogue « à ce que la constitution prévoit et à ce que le peuple veut » afin de sauver le pays, la démocratie et son propre honneur.
 

Lire aussi sur radiookapi.net: