CAPSUD.NET: «Violence à Goma : au moins 5 morts dont un policier»

Revue de presse du mardi 31 octobre 2017

Les violences survenues hier à Goma et le message du sénateur Jean-Bemba depuis sa cellule de la CPI alimentent l’actualité développée par la presse congolaise ce mardi.

Quatre civils au moins et un policier ont été tués lundi matin à Goma (Est de la République démocratique du Congo), alors que la société civile avait appelé à une journée ville morte pour le départ du président Joseph Kabila, rapporte CAPSUD.NET Les photos du corps d’un policier, gisant au milieu de grosses pierres qui ont apparemment servi à le lapider, ainsi que celles de deux civils abattus circulaient lundi matin sur les réseaux sociaux, indique le site d’informations.

Cette révolte survient au lendemain du passage à Goma et Kinshasa de l’ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu, Nikki Haley, qui a exigé des élections en 2018. Pour beaucoup de Congolais, c’est bien trop tard, alors que l’Accord de la Saint Sylvestre 2016 avait donné à Joseph Kabila une rallonge d’un an – soit décembre 2017 – pour organiser les élections, suppute le site.

L’Avenir qui attribue l’appel à manifester à la LUCHA parle d’une matinée très agitée et cauchemardesque à Goma. Un élément de la Police nationale congolaise a été lynché, trois civils tués et plusieurs blessés graves, c’est le bilan provisoire de ces échauffourées entre les manifestants et la Police, rapporte le journal.

Des dégâts matériels importants ont également été signalés dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, souligne pour sa part Le Potentiel qui note l’incendie du sous-commissariat de police et du bureau de quartier Majengo dans la ville de Goma.

« Des morts hier à Goma : pourquoi ? », s’interroge Le Phare. Sans prévenir et pour des raisons que personne ne peut expliquer, note le tabloïd, des balles ont sifflé dans la matinée du lundi 30 octobre, fauchant des jeunes dont le seul tort était de manifester contre la confiscation de leurs droits, en l’occurrence ceux ayant trait à la participation aux élections dans des délais constitutionnels.

Pour les observateurs, poursuit le journal, les incidents de Goma constituent une surprise majeure dans la mesure où ils surviennent au lendemain du passage de Nikki Haley, l’émissaire de Trump venue en RDC pour parler précisément de la répression politique, des viols, des élections et de toutes sortes de violences qui ont chosifié les citoyens congolais.

Ce qui n’est pas l’avis de Dieudonné Mamicho, maire de Goma, pour qui les troubles enregistrés hier dans sa ville sont l’œuvre d’un «mouvement insurrectionnel», rapporte Actualite.cd. Dieudonné Mamicho affirme que des tracts ont été lancés la veille appelant «à la révolte, à l’incendie des bâtiments publics», mentionne encore le site d’infos.

Le message de Jean-Pierre Bemba à l’opposition congolaise est l’autre sujet qui intéresse les journaux de Kinshasa.

Le président du MLC, Jean-Pierre Bemba Gombo, croit en la capacité de l’Opposition de se regrouper autour d’un front pour l’alternance, rapporte Le Potentiel. Dans un message rédigé le 30 octobre 2017 à partir de sa cellule de détention à la Cour pénale internationale, poursuit le quotidien, Jean-Pierre Bemba appelle toutes les forces politiques et sociales à s’organiser pour avoir un objectif commun, une parole commune et mener des actions concertées.

Tout en étant conscient de l’incertitude dans laquelle le pays est plongé à deux mois de l’échéance du 31 décembre 2017, date fixée par l’accord du 31 décembre 2016 pour la tenue des élections, fait remarquer La Prospérité,  Jean-Pierre Bemba en appelle à la constitution d’une forte coalition des forces politiques et sociales, pour revendiquer l’alternance démocratique, défendre la constitution et les acquis de la démocratie.

Plus qu’une simple interpellation, il en fait, pratiquement, toute une gronde à l’endroit de ses compères politiciens, encore libres de penser et d’agir sur terrain et en dehors du pays. Mais, il  ne  détermine pas, cependant, la nature des actions à mener, ni la hauteur de nouvelles stratégies à envisager en vue des élections.

En adressant aujourd’hui cet appel à l’opposition et à la société civile, Jean-Pierre Bemba ne doit pas oublier le rôle trouble joué par certains de ses lieutenants, rappelle Le Phare. S’il veut que l’action enclenchée aboutisse à des résultats concrets, poursuit le tabloïd, il doit d’ores et déjà prendre les dispositions qui s’imposent en vue à la fois de rassurer ceux qui doutent et d’apporter du ciment à l’unité recherchée.

C’est à cette seule condition que l’opposition régénérée pourra sans atermoiements donner l’assaut final tant réclamé et remporté la victoire électorale recherchée, conclut le journal.