Condamnations de Batumike et consorts: les témoins vivent dans la peur à Kavumu


 
Toutes les personnes, qui ont témoigné contre les individus reconnus coupables et condamnés pour viol des mineurs,  vivent dans la clandestinité à Kavumu, une cite située à 30 km au nord de Bukavu (Sud-Kivu), ont indiqué dimanche 1er avril des sources locales. Elles sont dans la panique, après la mort d’un militaire et d’un policier tués alors qu’ils tentaient de secourir un témoin à charge lors du procès. Les six autres témoins, dont les noms figurent sur un tract, ne vivent plus chez eux par crainte de se faire tuer.
 
La peur domine les esprits des témoins à charge dans le dossier de viol des mineurs à Kavumu, qui a abouti à la condamnation à perpétuité du député provincial Frederick Batumike avec onze de ses collaborateurs, il y a trois mois. Diverses sources concordantes contactées à Kavumu indiquent que les noms des six témoins figurent sur une liste en circulation promettant la mort aux concernés.
 
D’après les mêmes sources, les menaces contre ces témoins proviendraient de proches des personnes condamnées, qui voudraient effacer les traces des témoins gênants avant la reprise du procès à la Haute Cour militaire où les condamnés ont interjeté appel.
 
Pendant ce temps, les douze condamnés purgent leur peine à la prison centrale de Bukavu. Mais les activistes des droits de l’homme de Kavumu souhaitent qu’ils soient transférés à une autre institution pénitentiaire loin de Bukavu pour «garantir la sécurité aux témoins qui vivent aujourd’hui la peur au ventre».
 
Mercredi 13 décembre 2017, la cour militaire de Bukavu avait condamné le député provincial et chef milicien du Sud-Kivu, Frédéric Batumike, à la prison à vie, avec ses miliciens. Ils avaient été reconnus coupables de «crimes contre l’humanité par viol».

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