Interdit d’atterrir à Lubumbashi, Moïse Katumbi compte regagner la RDC par Ndola (Zambie)

L’opposant congolais Moïse Katumbi Tshapwe a quitté vendredi 3 août la ville de Johannesburg en Afrique du sud pour le territoire de Ndola en Zambie. Il dit avoir reçu une autorisation du gouvernement zambien pour l’atterrissage de son avion et de toute sa délégation. C’est à partir de cette ville zambienne qu’il prendra un véhicule qui lui permettra d’atteindre la frontière de Kasumbalesa pour arriver dans la ville Lubumbashi, a-t-il indiqué à Radio Okapi.

« Autorisation de survol et d'atterrissage refusée par Kinshasa! Nous décollons en direction de Ndola pour prendre la route de Lubumbashi », a tweeté un porte-parole de M. Katumbi, Olivier Kamitatu, cité par l’AFP.

Candidat déclaré à la présidentielle pour le compte de sa plateforme « Ensemble pour le changement », Moïse Katumbi rentre en RDC pour déposer sa candidature. La CENI a commencé à réceptionné les candidatures depuis le 25 juillet dernier et la date limite est prévue pour le 8 août prochain.

Selon l’AFP, au moins deux barrages policiers filtraient vendredi matin l'accès à l'aéroport de Lubumbashi, a constaté l'AFP. Aucun mouvement particulier n'était enregistré à l'aéroport.

La route principale conduisant vers la Zambie est bloquée par un camion placé en travers de la voie juste avant le péage marquant la sortie de Lubumbashi, a constaté un journaliste de l'Agence française.

Des partisans de M. Katumbi s'étaient repliés vers un hôtel avant de prendre la route vers la Zambie, à 90 km de Lubumbashi.

« Comme vous pouvez le voir, nous attendons le président (Katumbi) mais le pouvoir ne veut pas qu'il soit là », a déclaré à la presse le frère de M. Katumbi, Abraham Soriano, un des responsables politiques d'Ensemble.

La veille, le parquet avait souligné, dans un communiqué, que M. Katumbi était « inculpé » pour « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État" et qu’il serait "en état d'arrestation immédiate » en cas de retour.

Ex-proche du président Joseph Kabila passé à l'opposition en 2015, M. Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour des raisons médicales et n'est pas rentré depuis.En son absence, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière pour laquelle il a fait appel.

Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires présumé. Son procès a été renvoyé au 10 octobre.

« Des farces judiciaires », a déclaré récemment son avocat parisien Éric Dupond-Moretti, qui balaie aussi une troisième accusation (la nationalité italienne), estimant que « rien n'interdit qu'il rentre en RDC. »

Avec l’AFP.

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