Kinshasa : dépourvus des moyens, certains malades qui ont recouvré leur santé sont bloqués dans certains hôpitaux

Plusieurs malades qui ont recouvré leur santé sont toujours bloqués dans les hôpitaux de Kinshasa parce que dépourvus des fonds leur permettant d’honorer les factures des frais d’hospitalisation. Ce constat a été fait par les reporters de Radio Okapi à l’occasion de la Journée mondiale des malades célébrée ce mardi 11 février.

Instituée depuis le 13 mai 1992 par le Pape Jean-Paul II, cette journée a été initiée par le souverain pontife de l’époque pour penser aux malades pauvres, incapables de payer les soins.

Des nécessiteux à secourir

A l’hôpital Roi Baudouin de Masina, à Kinshasa, Gédéon, 7 ans, a été opéré il y a plusieurs semaines. Mais sa famille n’a pas des fonds pour obtenir sa sortie de l’hôpital.

Il demande de l’aide auprès des personnes de bonne volonté :

« Je demande de l’aide auprès du gouvernement. Ils nous ont demandé 500 000 FC (297,72 USD), mais maman n’a pas d’agent. Mon papa est déjà mort. Je suis fatigué de rester ici. Qu’on nous vienne en aide pour qu’on sorte d’ici », a lancé le jeune Gédéon.

Dans une pièce où sont logées une dizaine de femmes avec bébés, les reporters découvrent Magloire. Elle a accouché par césarienne. Comme ses colocataires, elle manque de quoi payer pour se voir remettre le billet de sortie.

« Ça va faire un mois et demi que je suis ici et ce qui m’empêche de sortir c’est le manque d’argent. Ils nous ont donné des lits de prison où nous dormons à deux, y compris les bébés », témoigne Magloire.

Toujours à l’hôpital Roi Baudoin se trouve Victor, la soixantaine révolue, fonctionnaire de l’Etat. Il a été opéré après un accident de circulation. Par manque d’argent pour honorer la facture de l’hôpital, Victor est gardé depuis plusieurs années :

« Moi qui ai servi l’Etat pendant tous ces temps, je ne sais rien faire ».

Interrogés sur les raisons qui les poussent à garder les malades, les responsables de l’hôpital Roi Baudouin se défendent. Ils affirment ne rien recevoir du gouvernement en termes de moyens pour faire fonctionner l’hôpital. « Et si les malades ne paient pas, nous serons obligés de fermer les portes », affirment-ils.

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