Sud-Kivu : 50 leaders d’Uvira et Fizi formés par le BCNUDH sur la lutte contre les messages incitant à la haine


Cinquante leaders locaux d’Uvira et de Fizi parmi lesquels défenseurs et activistes des droits de l’homme, les professionnels des médias et les acteurs de la société civile ont été sensibilisés sur des discours et messages incitatifs à la haine. 

Au cours d'un atelier de deux jours, du 20 au 21 juillet, à la mairie d’Uvira avec l’appui du Bureau conjoint des nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH)/MONUSCO, ces leaders locaux ont pris plusieurs engagements dont le fait de documenter, surveiller, analyser et dénoncer quotidiennement le discours de haine distillés dans les réseaux sociaux par les acteurs de la société civile et surveiller la communication des nouveaux médias et les émissions des médias traditionnels. 

Les leaders locaux issus des organisations de la société civile veulent sensibiliser et diffuser des messages de paix, seule solution selon eux à la dégradation de la cohésion sociale observée dans la région.

Selon le coordonnateur de l’ONG Association des jeunes pour le développement communautaire, dans les hauts plateaux d’Uvira (AJDC) à Bijombo, Moïse Ribakare, ces messages de haine doivent être dénoncés et les victimes protégées :

« A Uvira où il y a les conflits entre banyamulenge, bafuliiru, babembe, bavira et d’autres communautés, on a beaucoup subi de messages en provenance des leaders politiques et de leaders communautaires au niveau local où certains traitent les autres des étrangers. Tout ceci c’est envers une communauté. Vous verrez aussi les autres qui disent que ça c’est notre terre promise, c’est notre zone, … des messages qui viennent de leaders différents et cela a des conséquences au sein des communautés ».

De son côté, le coordonnateur de la synergie des médias d’Uvira et Fizi, Aubert Mwibaketcha a indiqué que les professionnels des médias représentés dans ces assises reconnaissent leur responsabilité à gérer ces discours et messages de haine dans les émissions à téléphone ouvert :

« Les discours et messages incitatifs à la haine c’est une réalité que nous sommes en train de vivre dans les médias. Les émissions à téléphone ouvert ce n’est pas toujours facile de les gérer. Mais maintenant avec cette formation nous pouvons toujours voir comment recadrer les choses, parce qu’il y a des milliers de personnes qui suivent le même message au même moment ».

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Uvira ainsi que le responsable du BCNUDH/MONUSCO, Robert Koyou, ont souligné l’existence d’un arsenal juridique national qui réprimande des discours et messages incitatifs à la haine.

Ainsi, insistent-ils, les Etats et les acteurs locaux doivent éviter ce genre de message, surtout dans le contexte actuel en RDC en général et à Uvira-Fizi en particulier.

D’autres thèmes ont porté sur la paix et la résolution pacifique de conflit ainsi que la communication active et non violente.  

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