Plus de vingt-cinq mille personnes déplacées et retournées auraient été contraints de fuir les combats entre l’armée congolaise et les terroristes du M23 dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué lundi 13 janvier les Nations unies.
Dans son dernier rapport de situation humanitaire, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), indique que ces personnes fuient de nouveaux affrontements armés près de Bunagana. Elles trouvent refuge vers des centres collectifs (églises et écoles) de Kabindi, Rwanguba et Kinoni, dans la Zone de Santé de Rwanguba.
Selon les médias, de violents combats ont éclaté dimanche matin dans l’Est de la République démocratique du Congo à la suite d’une nouvelle attaque du M23, selon l’armée congolaise. L’attaque a visé la ville de Bunagana, ex-fief de ce mouvement rebelle repris par l’armée congolaise en 2013, dans la province du Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) accusent l'armée rwandaise d'occuper la cité de Bunagana au Nord-Kivu depuis la matinée du lundi 13 juin. Dans un communiqué publié à cet effet, l’armée promet d’en tirer toutes les conséquences et appelle la population locale au calme et à ne pas céder à la panique.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki, dit suivre avec préoccupation la détérioration de la situation sécuritaire entre la République du Rwanda et la République démocratique du Congo. Il l’a affirmé à travers un communiqué publié ce même lundi.
Il appelle à la « cessation immédiate de toutes formes de violences par tout groupe armé et de toute activité militaire présentant une quelconque menace pour l’un ou l’autre de la République du Rwanda et de la RDC. »
Des déplacements continus
OCHA confirme que ces affrontements entre l’armée congolaise et des combattants du Mouvement du 23 mars (M23) ont éclaté dans la matinée de dimanche 12 juin à Bigega, Bugusa et Kabonero, situés à la périphérie de Bunagana dans le territoire de Rutshuru.
Les estimations d’OCHA rapportent que de milliers d’habitants de Bunagana, y compris environ 5 000 personnes déplacées et retournées qui y étaient, se sont réfugiées en Ouganda, pays voisin de la RDC.
Le 6 juin dernier, OCHA notait que près de 65 000 personnes ont été déplacées par les dernières violences dans l’Est de la RDC, dont 33 000 dans le territoire de Nyiragongo et 31 000 dans le Rutshuru.
Près de 117 000 personnes auraient été déplacées depuis la première flambée de violence en mars dernier.
Par ailleurs, la reprise des affrontements aux environs de Bunagana a affecté les activités humanitaires qui ont repris dans cette zone il y a une dizaine de jours. « Ce dimanche 12 juin, le trafic a été interrompu sur l’axe reliant Burayi et Bunagana, où des milliers de personnes déplacées et retournées attendent l’assistance depuis le début des violences en mars dernier », a détaillé l’OCHA.
Une mission inter-agence planifiée par l’OCHA pour ce lundi 13 juin entre Rutshuru Centre et Bunagana (environ 27 km) a été annulée. Les partenaires humanitaires continuent de suivre la situation sécuritaire qui demeure très volatile.
« Une évaluation de la nouvelle situation humanitaire sur place n’a pas encore été effectuée », a conclu OCHA, relevant qu’une escalade des violences dans le territoire de Rutshuru pourrait conduire à des « déplacements continus, aggravant ainsi une situation humanitaire déjà précaire ».
Avec l'ONU.