AfricaNews : « Tshisekedi critique le M23, Ramaphosa tient aux élections crédibles ».

Revue de presse kinoise du vendredi 7 juillet 2023.

La plupart des journaux parus ce vendredi à Kinshasa s’intéressent au point de presse conjoint du chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi etson homologue sudafricain Cyril Ramaphosa sur les questions sécuritaires et économiques. 

Le journal AfricaNews ouvre le bal et titre en manchette : « Tshisekedi critique le M23, Ramaphosa tient aux élections crédibles ». Cet hebdomadaire rapporte que la sécurité et l’économie ont été au centre des échanges entre le président de la République Félix Tshisekedi et son homologue de la République d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, jeudi 6 juin à Kinshasa. Ce tabloïd fait savoir que le communiqué conjoint ayant sanctionné les travaux de la commission mixte entre ces deux pays a étalé les différents secteurs concernés par cette coopération. Notamment la sécurité, l’économie, les finances, la politique et les infrastructures. Dans un point de presse conjoint, indique ce portail, Félix Tshisekedi et Cyril Ramaphosa ont confirmé leur ferme volonté d’approfondir la coopération bilatérale dans tous ces domaines. Interrogé sur d’éventuelles négociations directes avec le Rwanda et le M23, signale ce journal, le Président de la RDC a été précis : «Il est de notoriété publique que le Rwanda soutient le M23 malgré ses dénégations et les différents rapports documentés d’experts des Nations unies. Ce pays vit de cette guerre d’agression de la RD-Congo pour alimenter son économie». Selon lui, note AfricaNews, la stratégie du Rwanda consiste à pousser la RDC à négocier avec un groupe du M23 alors qu’ils vont créer une dissidence en réserve pour poursuivre avec une guerre de prédation vitale pour leur économie. En mission officielle de 48 heures en RD-Congo, souligne ce tabloïd, Cyril Ramaphosa, accroché aux élections, a dit espérer à des scrutins « paisibles, crédibles et transparentes».

Sur la même page, Forum des As indique que le président Félix Tshisekedi a réitéré son refus de négocier avec le Rwanda et le M23 qui nie son rôle d'agresseur de la RDC. « La réalité, c'est que le Rwanda vit de ces agressions à répétition. Cette instabilité entretenue de la RDC lui profite énormément et économiquement », note le président congolais Félix Tshisekedi au cours d'une conférence de presse commune qu'il a animée avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Au cours de cette rencontre avec les médias, précise ce quotidien, ces deux personnalités ont évoqué la question liée à l'agression du Congo Kinshasa dans sa partie orientale dont le principal acteur est le Rwanda via à la coalition terroriste M23/RDF. Selon ce tabloïd, le Président Félix Tshisekedi a clairement déclaré son refus de négocier avec un pays agresseur qui vit des agressions répétées en République démocratique du Congo. Il n'est un secret pour personne que cette instabilité entretenue de la RDC lui profite énormément et économiquement", a déclaré le chef de l'Etat congolais, selon la Cellule de communication de la présidence de la RDC.

Au cours de cet échange avec la presse, écrit l’Avenir, Félix Tshisekedi a précisé qu’il avait critiqué la force Est-africaine, mais n’avait pas rejeté cette force au regard de son comportement vis-à-vis du M23. Malheureusement, constate-t-il, le contingent Est africaine n’a pas respecté son cahier de charges. Quand les contingents kényans et ougandais se sont déployés, explique Félix Tshisekedi dans les colonnes de ce quotiidien, il y avait comme une sorte de connivence avec les rebelles. Mais depuis lors, nous avions eu des discussions franches et nous avons maintenant d’autres dispositions. Quant aux forces de la SADC, Félix-Antoine Tshisekedi a aussi dissipé tout malentendu, poursuit ce tabloïd. «Nous n’avons pas demandé le soutien de la SADC. Mais vous devez le, savoir qu’au sein de la SADC, il y a un devoir de solidarité. Nous n’avons même pas besoin de demander cette aide, elle va de soi. Au sein de la SADC, lorsqu’un membre est attaqué, les autres ont le devoir de solidarité », dit-il.

Pour la Tempête des tropiques, à l’issue de cette visite officielle du Président Cyril Ramaphosa à Kinshasa, la RDC et la RSA vont signer plusieurs protocoles d’accords. Ces derniers porteront notamment sur les mines où la RDC et la RSA vont collaborer dans l’exploitation des minéraux essentiels et sur l’emploi pour le renforcement de capacités auprès des cadres techniques de la RDC. Selon ce quotidien, ces deux pays vont également renforcer leur coopération sur les infrastructures. Il est prévu à ce sujet, indique ce tabloïd, une remise à la RDC de 315 équipements lourds par GumaAfrica Group pour l’amélioration et l’entretien des routes et des ponts. Sur le plan énergétique, poursuit ce portail, la RDC et la RSA vont collaborer sur la restructuration et le développement du projet hydroélectrique Inga 3 dans lequel l’Afrique du Sud propose d’investir. Enfin, souligne la Tempête des tropiques, au niveau du transport et de la logistique, la RSA et la RDC vont travailler sur le développement et l’amélioration du corridor du Kongo-Central : port de Matadi et ligne de chemin de fer.

EcoNews estime que le leitmotiv de la visite de travail de 48 heures du président sud-africain Cyril Ramaphosa en RDC était la sécurité et business. Pretoria, qui se présente comme un partenaire de longue date, rappelle cet hebdomadaire, veut faire des affaires, de bonnes affaires, avec Kinshasa. Mais, il y a l’équation sécuritaire qui plombe les discussions. Sur ce point précis, fait savoir ce tabloid, Cyril Ramaphosa n’a pas mâché les mots. Vu de l’Afrique du Sud, la sécurité de la RDC est une priorité pour ouvrir aux nombreux hommes d’affaires sud-africains un grand corridor d’investissements. Or, signale ce portail, la sécuriser la RDC, c’est essentiellement ramener la paix dans sa partie Est. A ce sujet, indique EcoNews, le président sud-africain a fait comprendre que la solution passe par des négociations directes avec les « terroristes » du M23. Devant la presse, réunie jeudi au Palais de la Nation, ajoute ce journal, Cyril Ramaphosa a révélé que le Président Félix Tshisekedi ne s’oppose pas à ces pourparlers directs. « Le Président Tshisekedi n’a jamais été contre cela », a lancé le président sud-africain, prenant les autorités de Kinshasa au dépourvu, elles qui, le jour, se montrent intransigeantes à tout rapprochement avec le M23.

Sur une autre page, EcoNews affirme que l’ex-chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila a décliné l’invitation de Denis Kadima dans le cadre des concertations pour des élections apaisées. Selon cet hebdomadaire, Le Front commun pour le Congo (FCC) trouve déplacé l’invitation lancée par Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante(CENI), dans le cadre des discussions initiées avec l’Opposition pour des élections apaisées en décembre prochain. Au FCC, explique ce tabloïd, on estime que Denis Kadima s’est trompé de cible en voulant convier à ses consultations le président honoraire Joseph Kabila. Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, note que si la Céni veut discuter avec sa famille politique, l’invitation devrait être lancée à Raymond Tshibanda.

A ce sujet, Congo Nouveau souligne que le FCC se demande à quoi pourrait servir cette rencontre sur des questions dont certaines ne relèvent pas de la compétence de la CENI, surtout que le même FCC ne reconnaît déjà pas Kadima qu'il conteste pour avoir été désigné par des voies frauduleuses. Revenant donc sur Kabila, indique cet hebdomadaire, plusieurs internautes se demandent pourquoi Denis Kadima s'est adressé à lui en sa qualité de Sénateur à vie pour des consultations qui concernent l’opposition ? On estime, en effet, que ce sont deux statuts distincts pour la personne de Joseph Kabila. Ce portail explique que d’autres vont jusqu’à estimer que la démarche du président de la CENI serait, dans le fond, un piège pour mener Joseph Kabila à se faire bonne conscience. Dans cet ordre d’idées, rapporte ce journal, on estime que Kadima aurait fait œuvre utile en initiant ces consultations dès son installation, et c'aurait été logique.