Plus de 100 jeunes de Beni et Goma sensibilisés sur le retrait de la MONUSCO

Plus d’une centaine de jeunes des villes de Beni et de Goma (Nord-Kivu) ont été sensibilislés, jeudi 23 mai, sur le processus de désengagement de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).
 
Cette session a été organisée à une semaine du départ de la mission onusienne du Sud-Kivu.
 
Dans cette province, les différents contingents qui  y tenaient des bases militaires sont partis depuis le mois le mois d’avril dernier, ils ont transmis leurs compétences aux forces de sécurité nationale dont la police et l’armée, appelées désormais à pérenniser les acquis de la Mission et à protéger des civils.
 
Ce désengagement de la MONUSCO de la RDC va s’étendre progressivement à d’autres provinces, à la demande du Gouvernement de la RDC. Cette session de formation a voulu faire comprendre aux jeunes de ces deux villes du Nord-Kivu, dans quel cadre s’inscrit ce départ.
A Beni, cette sensibilisation a été conjointement organisée avec le parlement des jeunes. Au cours des échanges, ils ont également abordé la question liée à la désinformation et ses conséquences dans la région.
Dans cette zone, la MONUSCO a souvent été victime de la désinformation sur les réseaux sociaux, où de personnes publient délibérément de fausses informations pour la déstabiliser et la décrédibiliser.
Ces nouvelles non-avérées se sont soldées il y a quelques mois, par de violentes manifestations dites anti-MONUSCO, causant morts d’hommes du côté de la MONUSCO de la population civile ainsi que des dégâts matériels importants.
Pendant cette rencontre, les jeunes ont dit reconnaitre que souvent, les incompréhensions entre la mission onusienne et la population naissent de la désinformation et manipulation de la jeunesse.
La désinformation


Pascal Kambale Nzuva, l’un des participants, s’est dit suffisamment édifié.
Il dit avoir constaté que dans son milieu, la jeunesse fait objet de manipulation par des tireurs de ficelles parce qu’elle est soit mal informée, ou pas informée :
 « Je constate que si la jeunesse a toujours des problèmes c’est parce qu’elle n’est pas informée. On nous informe de certains sujets seulement lorsqu’il y a déjà des conséquences à cause du manque d’informations ».
 
Pascal Kambale Nzuva avoue que cette sensibilisation lui a été très bénéfique, car elle lui a permis de comprendre notamment le mandat de la MONUSCO, qui ne se substitue pas en Gouvernement, mais qui lui vient plutôt en appui.
 
Il regrette cependant les attaques organisées contre la Mission et son personnel à cause de l’ignorance et réalise que lui-même était touché par la désinformation :
 
« On s’attaque à la MONUSCO par ignorance.  J’ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas. J’apprends qu’elle est là pour aider à rétablir la paix, en appuyant les actions de notre Gouvernement ».
 

Fort de ces informations, Pascal Kambale Nzuva a recommandé aux autres participants d’aller sensibiliser à leur tour, d’autres jeunes dans leurs communautés, afin que ce qu’ils ont appris puissent atteindre un plus grand public et permettent à lutter contre la désinformation dont les effets néfastes ne sont plus à démontrer dans leur milieu.
 
Implication de tous

A Goma où d’autres jeunes ont été eux aussi sensibilisés àla lutte contre les discours de haine et la désinformation, Prince Baninge qui y a pris part, a demandé à la MONUSCO d’élargir la sensibilisation à d’autres couches de la population, afin que tout le monde soit au même degré d’information.
« Cet atelier c’est encore une autre opportunité qui nous est offerte pour réfléchir autour des questions qui continuent de miner quand même la paix dans cette province notamment la désinformation, d’autres couches de la population devraient aussi être informées », a-t-il rapporté.
 
La MONUSCO voudrait aider à réduire la désinformation propagée sur les réseaux sociaux, mais aussi impliquer les jeunes de Goma à la lutte contre les discours de haine à l’égard des institutions du pays et leurs partenaires.
 
En juillet 2022, de violentes manifestions contre la MONUSCO avaient fait plusieurs morts à Goma. La population s’était attaqué et pillé les installations de la Mission onusienne.
 
 

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