ACP : « Le Sénat examine jeudi la demande de levée des immunités de Kabila »

Revue de presse kinoise du jeudi 15 mai 2025.

La presse kinoise de ce jeudi reste focalisée sur le Sénat, qui examine la demande de poursuites contre l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila.

Ouvrons le bal avec l’Agence congolaise de presse (ACP), qui reprend un communiqué de la Chambre haute du Parlement annonçant l’examen, ce jeudi, du réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées concernant la levée des immunités et les poursuites judiciaires contre Joseph Kabila, sénateur à vie et ancien président de la République. Dans ce document, rappelle ce portail, le président du Sénat, Sama Lukonde, avait annoncé lors de la séance plénière du vendredi 2 mai que l’examen de cette question se ferait conformément à la Constitution et au règlement intérieur de cette institution. Conformément à l’article 138 de la Constitution, précise cette agence publique, le Parlement dispose de cinq moyens ou outils pour exercer ce contrôle, à savoir : la question orale ou écrite avec ou sans débat non suivi de vote, la question d’actualité, l’interpellation, la commission d’enquête et l’audition par les commissions.

Infos 27 reste sur cette même voie et craint que Joseph Kabila voie son immunité parlementaire remise en cause. Au-delà du tumulte juridique sur la compétence du Sénat ou du Congrès à autoriser une telle procédure, note ce quotidien, c’est la digue de l’impunité des anciens dirigeants qui menace de céder, et avec elle, un tabou national. Entre-temps, rapporte ce tabloïd, cette question fait débat, même dans les couloirs de l’hémicycle du Palais du peuple. Selon Infos 27, certains juristes et parlementaires estiment que cette saisine aurait dû être adressée au Congrès, c’est-à-dire à la réunion conjointe des deux chambres, comme le stipule l’article 8 de la loi du 26 juillet 2018 relative au statut des anciens présidents de la République élus.

Cité par Actualité.cd, l'opposant Moïse Katumbi estime que l'examen de la requête sur la levée des immunités de l'ancien président Joseph Kabila risque d’exacerber les divisions et de fragiliser davantage la cohésion nationale. Au lieu de chercher à lever les immunités d'un ancien président de la République en violation de la loi, rapporte ce site d’informations, le président du parti Ensemble pour la République conseille fortement au gouvernement de privilégier le dialogue inclusif et la concertation avec toutes les forces vives de la nation.

Dans les colonnes du Potentiel, la sénatrice Francine Muyumba déclare : « Les immunités de l’ancien président Joseph Kabila lui sont accordées en vertu de son statut d’ancien chef de l’État, et non en tant que sénateur élu. Le Sénat n’a donc aucune base légale pour révoquer une protection qui découle d’une loi spécifique relative aux anciens présidents ».

Pour sa part, Le Phare estime que le ciel s’obscurcit pour Joseph Kabila après que le gouvernement a décidé de suspendre les activités de son parti, le PPRD, sur l’ensemble du territoire national, suivie de la décision de le déférer devant la justice afin qu’il réponde de ses actes. Dans une correspondance adressée au Parquet général près la Cour constitutionnelle, par le biais du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, poursuit ce tabloïd, le gouvernement veut obtenir la dissolution des partis politiques agréés dont les leaders sont accusés de collaborer avec les ennemis de la nation. Le Phare se demande en outre quel sera le sort réservé à la requête de l’auditeur général près la Haute Cour militaire pour la levée des immunités de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.