Le cadre de concertation de la société civile du Kasaï-Central s’indigne des violences survenues lundi 16 juin au sein de l’assemblée provinciale, théâtre de vives altercations entre deux camps de députés provinciaux.
Le conflit oppose 16 élus affiliés à l’UDPS/Tshisekedi et ses alliés, à un groupe de 18 députés indépendants qui refusent ce qu’ils qualifient de mainmise du parti présidentiel sur les affaires parlementaires. Ces derniers avaient convoqué une plénière pour examiner des pétitions visant à démettre quatre membres du bureau de l’Assemblée.
Accompagnés de militants, les députés pro-UDPS ont tenté d’empêcher la tenue de cette séance en bloquant l’accès à l’hémicycle. Malgré cela, les 18 députés sont parvenus à entrer par une autre voie, provoquant une confrontation tendue dans la salle des débats. Du mobilier a été endommagé dans l’échauffourée.
Face à l’impasse, le rapporteur adjoint s’est appuyé sur le règlement intérieur pour déplacer la plénière vers la salle des réunions du gouvernorat. Lors de cette session exceptionnelle, trois membres du bureau – le vice-président, le rapporteur et le questeur – ont annoncé leur démission. Seul le président de l’assemblée, Daniel Lukusa, a conservé son poste, la pétition le visant ayant été rejetée.
Jean-René Tshimanga, représentant de la société civile locale, appelle les élus à faire preuve de responsabilité :
« Nous encourageons les députés à dépasser leurs divergences politiques pour préserver le bon fonctionnement des institutions ».
Dans le sillage de cette crise, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a convoqué à Kinshasa le bureau d’âge instauré par les 16 députés minoritaires ainsi que les membres du bureau sortant.