Des chefs coutumiers, des agents étatiques, notamment des services du cadastre, ainsi que les autorités locales des territoires de Djugu, Irumu et de la ville de Bunia se sont réunis du lundi 28 au mardi 29 juillet à Bunia pour réfléchir aux causes des conflits dans la province, où les conflits fonciers figurent parmi les principaux moteurs des violences armées et de la prolifération des groupes armés.
Ces assises ont été organisées par l’ONG Action pour la paix et la concorde (APC), avec l’appui de l’Union européenne.
Marthe Dheve, cheffe de projet à l’ONG APC, a souligné lors des discussions que près de 80% des conflits en Ituri sont liés à des questions foncières. Ces litiges sont à la base de nombreuses violences communautaires et servent souvent de justification à certaines milices, qui revendiquent la récupération des terres ancestrales.
« En Ituri, tout tourne autour des questions foncières. Au moins 80% des conflits ont cette origine. Même la présence des groupes armés est liée à leur attachement aux terres qu’ils défendent. Nous devons donc travailler main dans la main », a insisté Mme Dheve.
Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile en Ituri, a salué cette initiative. Selon lui, renforcer les compétences des autorités locales dans la gestion des conflits fonciers constitue une avancée vers une pacification durable de la province. Il partage également le constat que ces conflits sont à l’origine de nombreuses violences armées.
Selon lui : « Parmi tous les problèmes de l’Ituri, le foncier est une source majeure de conflits. Il y a eu des lacunes dans sa gestion. Il est temps que cette terre devienne une richesse pour la population, plutôt qu’une cause de divisions ».
La même formation est prévue dans les prochains jours dans les territoires d’Aru et de Mahagi. L’objectif est aussi de renforcer la collaboration entre les autorités coutumières et les services étatiques afin d’améliorer la prévention des conflits fonciers.