Congo Nouveau : « Constant Mutamba condamné à 3 ans de travaux forces »

Revue de presse kinoise du mercredi 3 septembre 2025.

Le verdict de la Cour de cassation dans le procès Mutamba fait la une de la majorité des journaux de Kinshasa.

Débutons avec Congo Nouveau, qui signale que la Cour de cassation a, dans son verdict du mardi 2 septembre, jugé établie l’infraction de détournement de deniers publics dans l'affaire Constant Mutamba, ancien ministre d’État en charge de la Justice. Pour ce faire, précise cet hebdomadaire, l’incriminé a écopé de trois ans de prison ferme, a été sommé de restituer la somme de 19 millions de dollars, et interdit, pour cinq ans après l’exécution de sa peine, de droit de vote et d’éligibilité. Il est également privé du droit à la libération conditionnelle et à la réhabilitation.

Sur la même page, Forum des As révèle que l'ancien ministre de la Justice a ensuite été placé sous mandat de dépôt, après avoir été escorté à sa sortie de la salle d'audience par la Police nationale congolaise. Pour la haute Cour, note ce quotidien, l'ex-ministre a agi « dans l'intention d'enrichir illicitement la société Zion Construction, tout en faisant preuve d'une volonté délibérée de détourner des fonds et en recourant à des procédures non conformes ».

La Référence Plus souligne que le secteur de l'institution judiciaire a été bouclé pour l'annonce du verdict, et que le dispositif sécuritaire a été renforcé dans plusieurs quartiers de la capitale de la RDC. Tout au long de son procès, rappelle ce quotidien, l'ancien ministre a clamé son innocence, estimant que sa hiérarchie n'avait émis aucune remarque après ce marché passé de gré à gré avec la société Zion Construction et ce virement de près de 19 millions de dollars américains.

Du côté des avocats de Constant Mutamba, rapporte Le Quotidien, la Cour de cassation n’a pas dit le bon droit et n’a surtout pas pris en compte d'autres éléments soulevés dans ce dossier, liés à de petites erreurs administratives en matière de passation de marchés publics, qui ne pouvaient pas jouer sensiblement en défaveur de Mutamba. Déçu du verdict, écrit cet hebdomadaire, Me Paul Okito, avocat de Mutamba, appelle Félix Tshisekedi à « ressusciter » la justice congolaise, qu’il qualifie de morte depuis très longtemps.

La Prospérité fait remarquer que le prononcé de ce verdict s’est déroulé dans un climat de tension palpable. La veille, note ce quotidien, le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, avait ordonné l’arrestation et la mise en résidence surveillée de l’ancien ministre pour garantir sa présence à l’audience.

Infos 27 estime que la condamnation de Constant Mutamba marque un tournant judiciaire notable, alors que la société civile et les observateurs attendent désormais la mise en œuvre effective de la restitution des fonds et l’application du jugement.
À l’issue de cette audience, souligne Le Phare, l’ancien ministre de la Justice a été acheminé sous bonne escorte policière au commissariat provincial de la police de la ville de Kinshasa, avant d’être conduit à une résidence surveillée où il pourra purger les peines prononcées contre lui par la Cour. Pour ses sympathisants, poursuit ce tabloïd, le sort infligé à Constant Mutamba reflète la rigueur et la fermeté de la justice, sans laisser transparaître la moindre circonstance atténuante.

Au fil des semaines, note AfricaNews, Constat Mutamba s’est imposé comme un symbole pour une jeunesse désireuse de changement face à l’ancienne élite politique. Dans la ville, poursuit cet hebdomadaire, des mouvements spontanés de soutien à l’ancien ministre de la Justice ont émergé, incluant des veillées devant sa résidence à Ngaliema. Ce mardi, poursuit AfricaNews, ceux qui ont réussi à franchir les barrages en Gombe l’ont même acclamé en tant que «futur président de la République ».