L'AFC-M23 consolide son administration parallèle dans l’Est de la RDC

Après près de neuf mois d’occupation des chefs-lieux du Nord et du Sud-Kivu, le mouvement rebelle AFC-M23 consolide de plus en plus son administration parallèle dans la partie Est de la RDC. Cette réalité met à mal toute attente de l’Accord de Doha qui, selon certains acteurs, semble être au point mort. Les gouvernements provinciaux du Nord et du Sud-Kivu jusqu’aux chefs coutumiers, en passant par la police, les magistrats et les services publics sont à présent installés, déplorent ces sources. 
Il s’agit d’une autre administration structurée à la manière d'un petit Etat dans les zones occupées que le mouvement rebelle AFC-M23 a installée au cours des neuf derniers mois d’occupation de certaines zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, déplorent plusieurs observateurs.
Au niveau de l’exécutif, affirment-ils, les gouverneurs, maires, bourgmestres, administrateurs des territoires et leurs subalternes sont déjà installés. 
S'agissant du pouvoir coutumier, presque tous les chefs des chefferies, groupements, secteurs, en déplacement, ont été quasiment remplacés par de nouveaux animateurs fidèles au mouvement rebelle.
Concernant la défense, de nouvelles unités de police, des milliers de soldats nouvellement recrutés et formés sont redéployés en renfort sur les lignes de front. Elles sont chargées aussi de la sécurité dans les entités administratives au sein de la zone occupée.
Des centaines de magistrats civils et militaires ont déjà été recrutés, sans parler des cadres des services et agences publiques et de l'administration fiscale. Celle-ci est constamment renforcée, traduisant la volonté du mouvement rebelle d’imposer ses propres règles dans l'Est de la RDC, estiment ces sources. 
Cette situation, pour elles, complique le travail et l’accès de nombreux acteurs humanitaires et ceux de la société civile dans la région. Elle révèle, par ailleurs, un peu plus les ambitions du mouvement rebelle dans le jeu de pouvoir dans l’Est du pays.
Alors que l’Accord de Doha semble être au point mort, cette nouvelle configuration de l’administration parallèle imposée par la rébellion AFC-M23, amenuise les espoirs de paix pour les populations des provinces du Nord et du Sud-Kivu.

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