Goma: l’association Amuka plaide pour la scolarisation des filles de ménage

Les femmes membres de l’association Amuka, qui regroupe les femmes originaires du Nord-Kivu vivant en Belgique, ont animé, samedi 19 mars à Goma, une conférence-débat axée sur le «Les filles domestiques dans les ménages: source de l’analphabétisme et de la pauvreté de la femme.» Pour lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité des femmes, il faut que toutes les filles, domestiques ou pas, aillent à l’école, ont-elles martelé. 

Pour les membres de l’association Amuka, il n’est pas normal que les femmes réclament leurs droits sur la place publique; alors qu’elles sont entrain de violer elles-mêmes les droits de la femme dans leurs propres foyers en utilisant des jeunes filles non scolarisées comme filles de ménage. 

Garder une jeune fille de ménage sans lui laisser une chance d’étudier, c’est la vouer à la vulnérabilité dans le futur, selon Elisabeth Masika Sekanabo, une des membres de l’Amuka venues de Belgique sensibiliser les femmes du Nord-Kivu. 

Elle explique comment les femmes intellectuelles peuvent bien travailler ou poursuivre leurs études sans utiliser des jeunes filles pour le ménage: 

«Il y a un système de mère d’accueil, par exemple (…): dix femmes se mettent ensemble pour pouvoir trouver un peu d’argent et donner du travail à une femme, parce qu’il n’y a pas que des femmes qui travaillent. Il y a aussi des femmes qui sont à la maison et qui partent un peu partout pour voir comment survivre. Mais, si dix femmes peuvent créer du travail pour une femme qui va garder les enfants, elle se sentira bien et ça sera une mère qui s’occupera des enfants.» 

Au lieu d’engager de petites filles qui doivent encore construire son avenir, a-t-elle poursuivi, des familles qui ont des personnes âgées encore fortes, peuvent recourir à celles-ci pour s’occuper des enfants. 

Si on n’a pas d’autre choix que d’utiliser une fille pour le ménage, a-t-elle suggéré, il faut adapter son horaire de travail pour la laisser étudier dans les centres de récupération opérationnels l’après – midi. 

Le délégué du ministre provincial de l’Education à cette conférence a promis l’implication des autorités provinciales pour que la campagne «toutes les filles à l’école», initiée par l’Unicef, profite réellement à toutes les filles.