RDC: opposition et majorité favorables à la reprise des pourparlers de Kampala

La ville de Munyonyo commonwealth en Ouganda

La classe politique congolaise salue la recommandation du VIIème sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région de Grands Lacs (CIRGL) appelant le gouvernement congolais et la rébellion du M23 à reprendre dans trois jours les pourparlers à Kampala et de les finir dans quatorze jours. Le RCD-KML de Mbusa Nyamwisi, parti d’opposition, voudrait voir les belligérants arrêter définitivement la guerre pour permettre aux populations du Nord-Kivu de vivre en paix. Même message du côté du premier parti de la Majorité présidentielle, le PPRD qui soutient cependant que le vrai problème à résoudre pour avoir une paix durable, c’est avec le Rwanda. 

Le député Grégoire Lusenge, secrétaire général du RCD-KML, estime que cette recommandation de la CIRGL est une bonne chose pour la République démocratique du Congo, dans la mesure où elle est susceptible d’amener la paix durable dans ce pays:

«Ils [gouvernement congolais et rébellion du M23] sont contraints maintenant par la communauté internationale à déposer les armes et dialoguer,  toutes les deux parties, c’est une bonne chose. Et c’est une piste de solution qui va aider le Congo à avoir la paix [dans sa partie Est] et à sécuriser l’ensemble de son territoire

Il s’est dit satisfait du fait que les participants au sommet de Kampala ont décidé d’amener les deux parties belligérantes à un dialogue. «La guerre a des conséquences fâcheuses sur les populations congolaises: ce sont des femmes et des enfants qui meurent», a déploré ce parlementaire.

Le vrai problème, «c’est la Rwanda»

Francis Kalombo, député et cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a aussi souhaité voir ces pourparlers entamés depuis le 9 décembre 2012 touché à leur fin.

Il s’est dit favorable à la reprise des négociations, ajoutant que quelle que soit la guerre qu’on peut faire on finit par se retrouver autour d’une table. «Vu la souffrance de la population, vu les violences et les traumatismes subis par la population, nous pensons que privilégier les négociations est une bonne chose», a-t-il estimé.

Le député Kalombo a cependant fait remarquer que le vrai problème à résoudre pour avoir une paix durable, c’est avec le Rwanda qui se cache derrière le M23:

«Nous, nous n’avons jamais refusé d’aller à Kampala. Je pense que les difficultés viendront du M23. […] Le M23, c’est le Rwanda. Il continue à nous mettre de bâtons dans les roues. La préoccupation de certains Congolais qui sont avec le M23, n’est pas leur préoccupation ; mais celle du Rwanda : `qu’est-ce que le Rwanda, qui nous a soutenus, aura ?`.»

Le gouvernement congolais est satisfait de cet appel lancé par la CIRGL, a indiqué son porte-parole, Lambert Mende.  Les chefs d’Etat de la région ont demandé à Kinshasa d’avoir une attitude de retenue mais n’ont pas imposé un cessez-le-feu comme le redoutaient de nombreux habitants du Nord-Kivu, a-t-il fait remarquer.

Réunis en sommet à Kampala le jeudi 5 septembre, les chefs d’Etat des Grands Lacs ont demandé à la rébellion du M23 de reprendre les négociations avec le gouvernement congolais « dans les trois jours ». Ces pourparlers, obtenus par le mouvement rebelle en contrepartie de son retrait de la ville de Goma qu’il a occupée pendant une dizaine de jours en novembre 2012, sont au point mort depuis plusieurs mois.

Lire aussi sur radiookapi.net: