La RDC risque d’être privée de la technologie 3G

Antennes de télécommunication

Les utilisateurs de la 3G en RDC risquent d’en être privés à la suite du différend qui oppose, au tribunal de commerce de Kinshasa, la Netherland British Company (NBC) contre les quatre grands opérateurs de télécommunications du pays et l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC). La NBC affirme détenir le monopole de l’exploitation de cette technologie en RDC. Ce que conteste l’ARPTC. Le jugement, qui doit être rendu sous peu, inquiète les compagnies de télécommunication exploitant la 3G.

Dans un arrêt rendu en octobre 2012, ce tribunal avait déjà enjoint les opérateurs Vodacom, Airtel, Tigo et Africell de suspendre l’exploitation de la 3G sur la bande de fréquences 2.1 à 2.3, en reconnaissant la NBC comme seule entité habilitée à exploiter cette technologie.

Cependant, l’ARPTC conteste l’autorisation d’exploitation brandie par la NBC et qui lui avait été attribuée en décembre 2004 par Mme Gertrude Kitembo, alors ministre des PTT.

Pour l’autorité de régulation, cette autorisation avait été obtenue de façon irrégulière, sans respecter la procédure édictée par la loi-cadre de 2002 sur les télécommunications en RDC.

L’ARPTC, qui gère les fréquences depuis 2003, année de sa création, ne reconnaît pas avoir traité le dossier NBC comme l’exige cette loi avant de le transmettre pour signature au ministre de tutelle.

Elle reproche ainsi à la NBC de n’avoir pas respecté les articles 6, 7 et 12 de l’autorisation qu’elle-même brandit, et qui subordonne la validité de ce document au paiement des redevances. Faute de paiement de ces redevances, soutient l’ARPTC, ce document est caduc.

En outre, l’ARPTC ne reconnait pas la NBC comme opérateur de télécoms en RDC.

La RDC sans la 3G

La décision du tribunal de Commerce, qui juge cette affaire, est donc très attendue en RDC, notamment par les opérateurs de télécoms qui utilisent la 3G, ainsi que les millions d’utilisateurs.

Non seulement la RDC ferait un grand bon en arrière en matière d’Internet, mais l’Etat congolais enregistrerait aussi un énorme manque à gagner.

Cette suspension pourrait également entraîner une détérioration du climat des affaires, avec comme conséquence, la fuite de nouveaux investissements et la réduction d’opportunités de création de nouveaux emplois.

La 3G, comme son nom l’indique, est la 3ème génération de la technologie mobile. Avant, il y a eu le NMT, un réseau analogique qui permettait à un très petit nombre d’abonnés et uniquement dans les grandes villes de téléphoner en mobilité.

Puis est venue la deuxième génération (2G), plus connue sous le nom de GSM, qui a constitué le premier système mobile numérique. Et avec le GSM sont apparues les ‘puces’ ou cartes Sim et les téléphones mobiles sont devenus vraiment portables.

Mais les débits offerts par les réseaux 2G restaient faibles pour certaines données. Ce qui a conduit à la 3G. Celle-ci est constituée de systèmes mobiles voix et données supportant des services de données haut-débit.

Actuellement, certains pays exploitent déjà la 4G.

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