Manono : 4 morts dans des heurts entre des bantous et pygmées

Carnet à mains, un préposé du HCR entrain d’enregistrer une famille de pygmées dans un centre des déplacés de Dongo(RDC) à Betou(RCA) le 18/11/2009. Ph. Don John Bompengo

Quatre personnes sont mortes en début du week-end dernier lors de l’attaque d’une milice bantou dont les combattants se nomment «Eléments» contre les pygmées autochtones dans le village de Kitutwa, territoire de Manono. La Société civile locale qui a livré cette information mardi 2 juin à Radio Okapi se dit inquiète du revirement de ce conflit interethnique entre communautés Luba et Pygmées dans ce coin de la province du Katanga.

L’attaque est survenue en représailles aux dernières incursions des peuples autochtones perpétrées dans les villages des Bantous environnant la chefferie Bakongolo.

L’un des membres de la coordination de la société civile, l’abbé Moïse Kiluba, a déploré ce conflit interethnique. D’après lui, lorsqu’un individu parle kiluba, les pygmées l’identifient comme appartenant à la communauté des bantous tandis que ceux qui parlent swahili sont identifiés aux pygmées autochtones.

«C’est pour cela que nous lançons un appel suppliant aux autorités compétentes de s’impliquer pour appeler les gens à la paix», a déclaré l’abbé Moïse Kiluba.

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De son côté, l’administrateur du territoire de Manono, François Kazembe, se dit aussi préoccupé mais déterminé à ramener la paix, en dépit de cette situation « plus difficile à gérer ».

«Nous avons pris l’initiative avec le chef de chefferie Bakongolo pour appeler les responsables de Pygmées et les chefs coutumiers dans sa chefferie pour organiser une réunion à Kanteba, le chef-lieu de la chefferie même. Comme [ce sont] des frères qui cohabitaient depuis plusieurs années, si on les sensibilisent, ils comprendront», espère François Kazembe.

Dans le territoire voisin de Nyunzu, toujours dans le Nord du Katanga, le conflit intercommunautaire entre pygmées et bantous a provoqué la mort de 200 personnes, une soixantaine de femmes violées et 113 villages incendiés depuis le mois de janvier 2015.

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