TUNISIE: l'extradition de Baghdadi Mahmoudi provoque des tensions entre la présidence et le gouvernement-Nouvel Observateur

L’extradition par Tunis de l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, dimanche, provoque des tensions entre la présidence et le gouvernement, menaçant l’unité de la “troïka” au pouvoir en Tunisie.

Dimanche soir, la présidence tunisienne a exprimé son “refus catégorique de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi”, dénonçant “une décision illégitime, prise de manière unilatérale sans concertation entre les trois présidences et sans l’accord du président de la République”.

Vainqueur des élections d’octobre dernier, le mouvement islamiste “Ennahdha”, à la tête du gouvernement, a dû s’allier à deux partis de centre-gauche, le Congrès pour la République (CPR) de l’actuel chef de l’Etat Moncef Marzouki, et Ettakatol démocratique pour le travail et les libertés de Mustapha Ben Jaâfar, président de l’assemblée nationale constituante (ANC), pour avoir la majorité dans cette institution.

Dans une déclaration de son porte-parole Adnène Mancer, publiée sur sa page Facebook, la présidence impute au chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali, qui a signé l’extradition, “l’entière responsabilité de tout ce qui peut arriver à Mahmoudi et des répercussions qui peuvent en découler sur la Troïka”. Accusant, M. Jebali d’avoir “transgressé ses prérogatives”, le porte-parole a annoncé que l’affaire serait portée devant l’ANC, principale source de pouvoir.

Le porte-parole de Moncef Marzouki rappelle que “la Troïka avait convenu de livrer M. Mahmoudi après l’organisation des élections libyennes et la garantie de toutes les conditions d’un procès équitable à l’accusé”. Il souligne que la commission tunisienne qui s’est rendue fin mai dernier en Libye pour s’assurer des conditions de détention (de l’ex-Premier ministre libyen) et du déroulement du procès n’avait pas encore rendu public le rapport final de sa mission. Lire la suite sur nouvelobs.com