Paul Mwilambwe, policier congolais, affirme avoir assisté au meurtre de Floribert Chebeya, le militant des droits de l’homme assassiné en juin 2010. Il affirme également que le commanditaire de l’assassinat était le général John Numbi, chef de la police à l’époque. Ce témoignage a tout d’abord été révélé par le réalisateur belge Thierry Michel auteur du film : « L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? ». S’il était confirmé, il pourrait relancer entièrement l’affaire. Le témoin, qui a été condamné en première instance par contumace, vit depuis plusieurs mois dans la clandestinité. Il affirme avoir été plusieurs fois enlevé et menacé d’exécution en RDC, avant de parvenir à quitter le pays. Depuis, il se cache dans un pays d’Afrique. Paul Mwilambwe répond aux questions de Stéphanie Braquehais.
Paul Mwilambwe, vous étiez chargé de la sécurité à l’Inspection générale de la police le 1er juin 2010, le jour où Floribert Chebeya a été tué. Vous étiez vous-même au bureau ce jour-là. Qu’est-ce que vous avez vu ?
A partir de 17 heures, mon ami le major Christian Ngoy qui est le commandant du bataillon Simba m’a appelé. Il m’a dit : « Je suis accompagné par un visiteur de marque qui va rencontrer le général Numbi ». Je lui ai dit : « Non, le général Numbi est absent ». Il m’a dit : « Non, dans quelques minutes, le général va arriver à l’Inspection générale ». Il est entré avec un monsieur que je ne connaissais pas. Et lorsqu’il est sorti, la personne s’est présentée devant moi et m’a dit : « Je m’appelle Floribert Chebeya, le secrétaire exécutif de la Voix des sans voix ».
Combien de temps est-il resté dans votre bureau ?
A partir de 19 heures et quelques minutes, c’est le major Christian qui est venu récupérer Chebeya dans mon bureau. Tout d’abord, il s’est excusé devant Chebeya en disant : « Le chef s’excuse, il ne doit plus vous recevoir ici au bureau. Il préfère vous recevoir à sa résidence privée ». Mais en sortant, à partir de la réception, Chebeya a été cagoulé, au niveau de la réception.Lire la suite sur rfi.fr