RDC: l’ONU souhaite un renforcement de la Monusco, le Conseil prudent-Libération

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a demandé mardi au Conseil de sécurité de renforcer rapidement la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) mais plusieurs pays s’interrogent sur l’opportunité de créer une brigade d’intervention rapide.

«J’invite le Conseil à autoriser le déploiement de cette brigade et à lui fournir le soutien politique nécessaire», a déclaré M. Ban devant le Conseil. Il a précisé que cette unité de 2.500 hommes «aurait la capacité de mener, avec ou sans les FARDC (forces gouvernementales de la RDC), des opérations offensives contre tous les groupes armés qui menacent la paix dans l’est de la RDC».

Mais au cours des consultations qui ont suivi, plusieurs pays du Conseil ont questionné la faisabilité de cette brigade, selon des diplomates.

Les membres du Conseil «considèrent l’approche (de M. Ban) comme audacieuse et innovante mais il y a eu un certain nombre de questions» sur le renforcement de la Monusco, a déclaré à la presse l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine, qui préside le conseil en mars. ‘«Nous avons encore beaucoup de travail dans les semaines à venir», a-t-il ajouté en espérant l’adoption d’une résolution avant fin mars.

Selon un diplomate du Conseil, les pays qui fournissent des troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU (Guatemala, Pakistan notamment) ont évoqué les risques de représailles contre les Casques bleus tandis que la Russie et la Chine soulevaient des objections «de principe». Les Etats-Unis de leur côté doutent des capacités militaires de la Monusco, a-t-il ajouté.

Le même diplomate a fait remarquer que le prochain président du Conseil, à partir du 1er avril, sera le Rwanda. Or Kigali est accusé par l’ONU de soutenir le M23, un des groupes armes actifs en RDC que la brigade est censée précisément combattre.

Selon des experts onusiens, les rebelles du M23 –qui ont pris l’an dernier Goma (est de la RDC) avant de se retirer– ont été aidés et armés par le Rwanda et l’Ouganda, ce que ces deux pays démentent. Lire la suite sur liberation.fr