Revue de presse du vendredi 27 juin 2025
Les médias congolais exploitent ce vendredi deux sujets essentiels : la signature, ce vendredi 27 juin, par la RDC et le Rwanda d’un accord de paix sous médiation américaine et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CAFDHP) qui s'est déclarée compétente, jeudi 26 juin, de juger le Rwanda dans l'affaire qui l'oppose à la RDC.
La signature de l'accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda aura lieu ce vendredi 27 juin à Washington, rapporte Forum des As. L'annonce a été faite le mercredi 25 juin par le Président américain Donald Trump, au Sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), tenu à La Haye au Pays-Bas, précise le journal.
Contrairement à ce qui a été annoncé initialement, précise Le Quotidien, la cérémonie ne sera pas rehaussée de la présence des chefs d'État. Elle va se limiter aux ministres des Affaires étrangères. On devrait attendre peut-être jusqu'au plus tard le 7 juillet 2025 pour voir Félix Tshisekedi et Paul Kagame autour de Donald Trump, ajoute le média.
En un coup de maître diplomatique, analyse Eco News, l’administration Trump a réussi là où d’autres avaient échoué pendant trente ans : faire signer un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Un tour de force que le président américain n’a pas manqué de célébrer avec emphase devant l’OTAN à La Haye. « J’ai mis fin au massacre », a-t-il lancé, référence directe aux violences attribuées à Kigali dans l’Est de la RDC, ajoute le tri hebdomadaire.
Cette phrase, prononcée sans autres précisions, suscite de nombreuses interrogations dans les milieux diplomatiques et politiques, tant en Afrique qu’à l’étranger, fait remarquer Le Potentiel. Certains la considèrent comme une récupération politique sans fondement, tandis que d’autres y voient une tentative maladroite de minimiser la gravité actuelle du conflit dans l’Est de la RDC, ajoute le journal.
Jeudi 26 juin, dans une interview accordée à Kinshasa à la journaliste Hariana Verás Victória, Félix-Antoine Tshisekedi a salué la médiation directe de l’administration Trump dans le processus de paix entre Kinshasa et Kigali, note Info 27. Il assume une stratégie de visibilité internationale, adossée à une exigence de justice pour les victimes des violences armées, analyse le tabloïd.
Le texte de l’accord vise à « mettre fin à la guerre » et à obtenir « le retrait inconditionnel des groupes armés », indique Ouragan, qui cite Félix Tshisekedi lors d'une interview accordée à Hariana Verás. Si tout aboutit, ajoute le tri hebdomadaire, le président congolais est prêt à soutenir la candidature de Donald Trump au prix Nobel de la paix.
Mais cet optimisme n’est pas partagé par Congo Nouveau qui estime que dans cet accord, le Rwanda a piégé la RDC. Plusieurs sources annoncent que les négociateurs congolais ont abandonné l'exigence du retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. Ce qui fait craindre la libération de sitôt des zones occupées par le Rwanda à travers les rebelles du Mouvement du 23 mars (AFC/M23), conclut le tabloïd.
La Cour africaine des droits de l’homme cloue Kigali
Après avoir obtenu la condamnation de l’Ouganda pour crimes commis sur son territoire, la République démocratique du Congo vient de remporter une nouvelle bataille judiciaire contre le Rwanda. Jeudi, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a rejeté toutes les objections rwandaises et s’est déclarée compétente pour examiner les accusations de violations des droits de l’homme, d’agression et de massacres dans l’Est de la RDC, renseigne Eco News.
En même temps, explique Le Quotidien, la Cour ouvre dans la foulée une série d’enquêtes à diligenter. Cette décision marque un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité de l’agression de la RDC par le Rwanda, ajoute le tabloïd.
Des responsables politiques estiment que cette étape marque un pas décisif et confirme la détermination du gouvernement congolais à faire triompher la justice pour les victimes des atrocités commises dans l’Est du pays, rapporte Le Potentiel.
Dos au mur, commente Info 27, le régime de Paul Kagame voit s’ouvrir contre lui un front judiciaire international que la RDC entend mener jusqu’au bout.
La procédure lancée par la RDC en décembre 2024, d’abord ignorée par Kigali, prend aujourd’hui une tournure contraignante. Pour la première fois, une juridiction internationale accepte d’examiner le fond des accusations visant directement l’État rwandais dans le cadre d’un contentieux opposant deux États africains devant une instance continentale, conclut le journal.
Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), la Cour africaine a ordonné au Rwanda de déposer ses conclusions dans un délai de 90 jours. Paul Nsapu, président de la CNDH, y voit d’ailleurs l’ouverture d’une instruction judiciaire sur le fond du dossier, ajoute l’agence.
La juridiction s’est prononcée quatre mois après la première audience le 12 février à Arusha, en Tanzanie au cours de laquelle les deux États ont confronté leurs arguments, rappelle Ouragan.