L’Observateur : « Chebeya : le film à la fin du procès, apparition d'un témoignage gênant »

Affiche du film “L’affaire Chebeya un crime d’Etat?”

Revue de presse kinoise du mercredi 12 juillet 2012

L’Observateur titre ce matin sur l’expulsion du réalisateur belge Thierry Michel et les révélations d’un policier sur l’assassinat de Floribert Chebeya.

Citant le porte parole du gouvernement interrogé après l’expulsion du réalisateur du documentaire « Affaire Chebeya : un crime d’Etat ? », l’Observateur écrit :

« Je suis parmi les premiers étonnés que le procès n’ayant pas pris fin, le film soit déjà sur la place publique, avec un verdict avant le verdict. On désigne le coupable, c’est le président de la République (Joseph Kabila), alors que la justice est encore en train de statuer ».

Pendant ce temps, note le journal, de retour à Bruxelles, Thierry Michel a présenté le témoignage compromettant de Paul Mwilambwe, un des agents de police impliqués dans le meurtre de Chebeya qui a été jugé par contumace par la justice congolaise.

Selon le confrère, les conversations sur Internet entre Paul Mwilambwe et le réalisateur belge confirmeraient la responsabilité directe du commandant de la police nationale, le général John Numbi, dans l’assassinat de Floribert Chebeya.

Paul Mwilambwe soutientque John Numbi aurait promis 500.000 dollars au major Christian Ngoy pour qu’il tue le défenseur des droits de l’homme, révèle le journal.

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC est encore à la une ce matin du Potentiel qui se penche sur le travail de la Monusco. « Monusco: changer de mandat ou partir », titre le confrère.

« Le moment ne serait-il pas enfin arrivé où il faut procéder au changement du mandat de la mission de paix des Nations unies au Congo ? », s’interroge le quotidien qui estime que la question est sur toutes les lèvres lorsqu’on se rend compte qu’après dix ans de présence en terre congolaise 18 000 mille Casques bleus n’ont pas aidé la RDC à se débarrasser de la pieuvre qui a pris en étau sa partie orientale.

L’opinion congolaise attend du Conseil de sécurité de deux choses l’une : soit faire appliquer le chapitre 7 de la Charte de l’ONU pour rendre efficace la Monusco, soit demander à celle-ci de rendre le tablier et rentrer à New York.

Le journal indique que les récents événements de l’Est ont donc porté un coup dur sur la crédibilité de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo.

Dix ans de présence onusienne sur le sol congolais ont passé. Au bout du compte, rien de palpable n’a été acquis en terme de retour d’une paix durable en RDC. La paix et, avec elle, la restauration de l’autorité sur l’ensemble du pays demeurent une gageure sinon une utopie, commente le quotidien.

De son coté, L’Observateur titre : « Nord-Kivu : La population mobilisée contre le M23 ».

Boutiques, magasins, …étaient fermés sur l’ensemble de la ville de Goma hier matin sur un mot d’ordre de la société civile et du gouverneur Julien Paluku, rapporte le quotidien.

Cette manifestation avait pour objectif de protester contre le projet de balkanisation de la RDC qui trouve racine au Rwanda voisin.

« La population doit garder confiance et espoir aux fardc sur le front », a déclaré Julien Paluku Kahongya aux manifestants.

Depuis que les Fardc ont été attaquées par les militaires dissidents du M23, commandés par le désormais ex-colonnel Sultani Rusangiza Makenga, sous le parapluie de l’ex –général Bosco Ntaganda [sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le procureur de la CPI], commente le journal, Julien Paluku ne ménage aucun effort pour rassurer sa population en s’assurant que la sécurité des biens et des personnes est garantie sur l’ensemble de sa province.

Dans son éditorial titré « Trop c’est trop », la Prospérité affirme que l’épilogue de l’aventure armée des M23 ne s’annonce pas en rose.

Les maîtres de guerre de ce mouvement insurrectionnel auront décidément choisi le mauvais moment pour se livrer à la rébellion qui paraît aujourd’hui être une pratique désuète, dans un pays où l’éveil des consciences commence à prendre corps, écrit le quotidien.

Bosco Ntaganda et ses hommes ont commis la gravissime erreur d’annoncer les couleurs à l’heure où les deux faces du Janus de ces conflits endémiques sont exposées devant les vitrines.

En effet, poursuit l’éditorialiste, tous les acteurs occultes qui alimentent ces antagonismes ne sont plus dissimulables. Si, auparavant, les coups des projecteurs n’étaient placés qu’en direction de seules marionnettes que l’on place devant la ligne, cette fois-ci, les architectes de cette machination se retrouvent dans le cadre. Fini donc, les héros dans l’ombre, tranche l’éditorialiste.