Le Potentiel titre à sa Une: « Kampala VI est relancé, avec le retour du M23 à la table des négociations »

François Rucogoza, chef de la délégation du M23 aux pourparlers de Kampala avec le gouvernement (Décembre 2012)

Revue de presse kinoise de ce jeudi 12 décembre 2012.

Les journaux parus ce jeudi reviennent sur les négociations entre le gouvernement et le M23 à Kampala.

Le Potentiel titre à sa Une: « Kampala VI est relancé, avec le retour du M23 à la table des négociations ».

Il y a eu plus de peur que de mal à Kampala, écrit le journal qui relève que l’impasse a été évitée de justesse – le M23 ayant finalement rejoint hier la table des négociations après le boycott de la veille.

C’était aussi l’occasion pour Kinshasa de répliquer aux graves accusations portées contre lui le week-end par le mouvement rebelle. C’est ainsi que le même tabloïd titre également: «Tshibanda décidé à dépeindre la vérité en ce qui concerne le M23 avant la reprise des négociations» dont la date doit être fixée par la médiation ougandaise.

Abordant dans le même sens, La Prospérité écrit : « Kinshasa réplique, Kampala : le M23 contre-attaqué ! »

« Quarante bonnes minutes ont suffi au ministre Raymond Tshibanda des Affaires étrangères pour réserver au M23 une réplique mortifiante face aux allégations débitées par cette créature rwandaise, dimanche dernier, dès l’entame des pourparlers », peut-on lire dans les colonnes de La Prospérité.

« C’est simplement effarant de voir ce que ces quelques personnes qui dirigent le M23, ont dans leur histoire, et ils sont tous relativement jeunes, commis comme crime sur leurs propres frères et sœurs qu’ils prétendent vouloir libérer, qu’ils prétendent vouloir servir », a déclaré Raymond Tshibanda cité par le quotidien.

Contrairement au M23 qui, dans ses vingt minutes, n’a donné aucune preuve de ses affirmations, la délégation du gouvernement de Kinshasa a pris à témoin l’Unicef, la Monusco et Human Rights Watch, poursuit La Prospérité.

Visiblement cerné, le M23 n’a trouvé mieux que de demander une enquête.
« Nous n’avons pas peur de ce que le ministre vient de dire », a déclaré M. Rucogoza, en faisant semblant de ne montrer aucun agacement. Aux dernières nouvelles, les deux parties vont se retrouver aujourd’hui, en vue de fixer, de commun accord, les règles, avant le début des pourparlers, ajoute le journal.

Et L’Avenir de renchérir : « Evaluation de Kampala. Tshibanda coince le M23 ».
Le quotidien écrit qu’en bon chercheur, Raymond Tshibanda est allé fouiller dans les différents rapports de Human Rights Watch et des experts des Nations Unies sur les massacres et crimes du M23. Il a condamné le M23 d’avoir utilisé le prétexte de discrimination des rwandophones qu’il a qualifié de divisionnisme, fait qui est punissable par la loi.

Citant la société civile du Nord-Kivu, Raymond Tshibanda rapporte qu’en date du vendredi 20 juillet 2012 dans la soirée, les rebelles du M23 ont lâchement et violemment assassiné M. Manishimwe Rwahinage, 37 ans, chef de localité de Rumangabo, situé à quelque 50 Km au nord de Goma, poursuit L’Avenir.

Reprenant les propos de Raymond Tshibanda, le journal indique que les rebelles du M23 sont responsables de crimes de guerre commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force. S’appuyant sur le rapport de Human Rights Watch, le ministre congolais a ajouté que trente-trois personnes exécutées étaient des jeunes hommes et des garçons qui avaient tenté de quitter les rangs des rebelles.

Le sujet des négociations à Kampala entre Kinshasa et Kampala a aussi intéressé Les Dépêches de Brazzaville qui signe un article au sujet de la RDC : « Mgr Rugerero, conscience religieuse de la rébellion ».

Citant le quotidien italien La Republica, Les Dépêches de Brazzaville note que la diaspora africaine d’Italie a découvert la figure de l’ex-évêque catholique de Goma, chef et guide du M-23, Jean-Marie Runiga Rugerero. Selon le journal, les revendications présentées jusqu’ici par une rébellion que l’on a eu du mal jusqu’ici à ne pas qualifier de factice, semblaient un embrouillamini, vu d’Italie.

Dans le chapitre économique, Le Potentiel titre : « Arrêt du PEG 2 : le FMI est allé trop vite en besogne… et Des langues se délient ».

La décision du FMI suspendant le Programme économique du Gouvernement 2 est « disproportionnée », selon le Premier ministre congolais Matata Ponyo. Ce qui rejoint le point de vue exprimé par des spécialistes du secteur minier congolais, rapporte le journal.

Le Potentiel renseigne par ailleurs que Joseph Kabila s’adresse ce samedi devant le Parlement réuni en Congrès.

« On l’attendait bien avant cette date. C’est finalement ce 15 décembre que le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a décidé de s’adresser au peuple congolais devant le Parlement réuni en Congrès », écrit le journal.