Très peu d’enfants démobilisés préfèrent retourner à l’école. Et pour l’ensemble des démobilisés, la réinsertion dans la société reste difficile. C’est le bilan fait le week-end dernier à Kisangani par l’ONG internationale IRC au cours d’une conférence, rapporte radiookapi.net.
Selon l’IRC, 2200 enfants dont plus de 500 filles ont été démobilisés des forces et groupes armés en province Orientale depuis 2004. Pour Carine Mwenze, chargée du DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion) à l’IRC, son institution a éprouvé d’énormes difficultés pour la réinsertion sociale et économique de ces enfants. Sur 2 200 démobilisés, candidats à la réinsertion familiale, a-t-elle affirmé, 220 enfants seulement n’ont pas posé de problèmes. Pour le reste explique-t-elle, il a fallu des séances de médiation car ces enfants étaient difficilement acceptés dans leur communauté. Cette communauté les considère comme des assassins.
Autre difficulté rencontrée, c’est le choix que doit opérer un enfant entre l’école et une activité génératrice de recettes. D’après Mme Mwenze, 10 % seulement des enfants démobilisés ont accepté de retourner à l’école, la plupart se considérant comme adultes. Les filles quant elles, se seraient lancées dans les activités commerciales. 90% d’entre elles mèneraient une vie légère.
L’IRC invite toutes les composantes de la communauté à faciliter la réinsertion des enfants démobilisés pour qu’ils deviennent un jour utile à la société.
Il faut noter que l’ IRC est fin mandat dans la province Orientale. Depuis 2004, cette ONG internationale a été le principal partenaire de la Commission Nationale de Désarmement et Réinsertion en matière de la réintégration sociale des enfants démobilisés.