La décision a été annoncée mardi par l’autorité du district de l’Ituri. Les 200 ménages de déplacés de guerre du camp Aéro sont sommés de déguerpir. Ce site est à 7 kilomètres à l’ouest de la cité, vers l’aéroport. Madame Pétronelle Vaweka les accuse d’abriter des voleurs, rapporte radiookapi.net
Pétronelle Vaweka, commissaire du district de l’Ituri, a rendu publique cette décision lors des manifestations organisées à l’occasion de la journée internationale du travail. Selon elle, ce camp abrite les auteurs de plusieurs cas de vols. Ces vols auraient été commis aussi bien dans les différents quartiers de Bunia qu’au sein des installations de la Monuc.
Petronille Vaweka explique : « Je vous rappelle que des voleurs qui opèrent ce dernier temps vivent dans l’ancien camp des déplacés situé entre la Monuc et les MSF, aux environs de l’aéroport. Ils volent même le carburant se trouvant dans des hélicoptères de la Monuc. Nous n’allons pas accepter que des voleurs aient leur camp parmi nous. C’est ainsi que nous décidons de détruire ce camp car ça nous crée beaucoup de difficultés, au lieu de nous procurer la paix ».
Certains de ces ménages justifient leur présence au camp Aéro suite à l’occupation anarchique de leurs maisons par des tiers. D’autres disent fuir l’insécurité qui caractérise encore leurs villages d’origine.
Tous rejettent les accusations formulées l’autorité du district contre eux. Ils jurent de ne pas céder à la décision de leur déguerpissement. « Les installations de la Monuc sont bien clôturées et sont protégées par des gardiens. Comment nous, de simples civils, pouvons-nous nous introduire au sein de ces installations ? Si les militaires viennent jeter nos histoires dehors pour nous déguerpir, nous n’allons pas quitter. Même s’il faut que nous dormions dehors sous la pluie ou mourir parce qu’il ne nous a pas encore montré où aller ».
Les services de sécurité de la Monuc reconnaissent avoir souvent enregistré des cas de vols. Ils n’ont toutefois pas identifié le milieu de provenance des présumés auteurs.